L’aîné, Jean-David T., est un individu inséré et sans casier alors que le plus jeune, Dimitri, 28 ans, a un parcours de vie beaucoup moins lisse. Déjà condamné plusieurs fois pour des violences, il avait interdiction de détenir une arme et de paraître au centre de St-Benoît.
Il cache son arme dans un caniveau
Malgré cela, le 13 août dernier, une vive altercation avec un passant très alcoolisé a éclaté devant le domicile des deux frères. "Je suis allé chercher mon arme qui reste cachée dans un caniveau car ma mère avait été menacée", raconte Jean-David T. Le trentenaire explique qu’il a tiré pour se défendre alors que l’autre le tenait fermement par le cou.
Le problème c’est que personne n’a cru à cette version. Les témoignages et les circonstances laissent en effet planer un doute sur ces déclarations. Le frère aurait peut-être travesti la réalité pour éviter à l’autre une peine sévère au vu de son passif. "Vous avez fait un malaise ce matin pendant votre déferrement. Vous êtes sûr que vous n’essayez pas de couvrir votre jeune frère ?" questionne directement la présidente au début de l’audience de comparution immédiate. Mais Jean-David T. n’en démord pas.
L’aîné veut dédouaner son frère
Le jour des faits, la fratrie avait disparu sans demander son reste et avait été recherchée plusieurs jours par les gendarmes. "Votre mère a raconté des bobards pour vous couvrir", a précisé la présidente.
Quant à la victime, ayant tout de même reçu trois tirs, dont un dans la bouche, "vu son état d’alcoolisation, 4.60g/l, on ne peut pas qualifier son témoignage de sérieux", a lancé l’avocat du plus jeune.
Mais rien à faire. Pour la représentante de la société, il n’y a pas de différence à faire entre les deux frères. "Ils ont agi ensemble. Celui qui a tiré sur la victime n’est pas celui qui fait des aveux", a estimé Fanny Gauvin. Celle-ci a requis 2 ans de prison ferme et la révocation de 5 mois supplémentaires d’un précédent sursis pour le plus jeune avec un maintien en détention. Pour l’autre, 1 an avec sursis.
Le tribunal a suivi à la lettre ces réquisitions. Dimitri dort en prison. Il lui est interdit de détenir une arme et de paraître à St-Benoît. Même obligation pour Jean-David avec une interdiction de se rendre dans la rue où se sont déroulés les faits.