Vous connaissez la tradition : quand quelqu’un disparait, on ne dit de lui que du bien.
Thierry Robert n’est pas mort, fort heureusement, et je ne le lui souhaite pas. Mais, force est de reconnaitre que son dernier message sur Facebook apparait comme une forme d’adieu à la politique.
Et, au risque de vous étonner, contrairement à mon habitude, je vais dire du bien (un peu, faut pas exagérer quand même) de l’ancien maire de Saint-Leu.
Et n’y voyez aucune hypocrisie liée à l’annonce de son départ. Ces propos, je les tenais à l’un de ses proches, il y a quelques jours, signe qu’ils sont sincères.
Je n’ai pas besoin de partager les idées de quelqu’un pour le respecter et l’apprécier. Au risque de vous étonner, mes meilleurs amis sont des personnalités qui défendent des idées à l’opposé des miennes.
J’aime les combattants, ceux qui ont des couilles comme on dit (j’espère que vous me pardonnerez ma vulgarité). Qui sont prêts à mourir pour leurs idées.
Et Thierry Robert faisait partie de ceux-là. Ça me fait tout drôle de parler de lui à l’imparfait…
Pour avoir des couilles, il en avait. Un peu trop même, peut-être. Et c’était bien là son problème.
Il n’avait aucune limite.
Comme je le disais à son proche, il lui manquait un conseiller proche qu’il aurait accepté d’écouter, qui aurait été capable de l’encadrer. Me Creissen a joué ce rôle pendant un moment, le mettant opportunément en garde contre certains excès, lui permettant d’éviter quelques problèmes judiciaires bien plus graves.
Une fois Me Creissen écarté, il est retombé dans ses travers faits de cinéma, d’esbroufe et de coups médiatiques.
Que retiendra l’Histoire de Thierry Robert?
Politiquement, pas grand chose. Il n’aura laissé son nom à aucune grande loi, à aucun projet d’envergure pour la Réunion.
Ce qu’on retiendra de lui par contre, c’est la photo de son visage derrière les barreaux de la préfecture, comme s’il était en prison, le cinéma sur les marches de la même préfecture, le fait qu’il se soit allongé par terre devant la SRPP aux côtés de Bernard Caroupaye… Et la petite phrase : »Je suis le supérieur du préfet« … Ça fait peu…
Sans parler de ses impôts pas payés, de son insolvabilité organisée pour ne pas payer ses créanciers, de sa destitution par le Conseil constitutionnel… Une première dans les annales de la République !
Il lui a aussi surtout manqué une cohérence politique. Comment pouvoir dire qu’il était pour la NRL et en même temps tout faire pour faire capoter le projet en bloquant la carrière de Bois blanc?
Comment avoir été le plus fervent soutien d’Emmanuel Macron pendant qu’il y avait un poste de ministre à espérer, et s’en éloigner le jour où la cote de popularité du président de la République devient un boulet? Où est la cohérence politique là dedans?
Comment faire alliance avec Huguette Bello aux régionales et faire porter plainte par un prête-nom contre elle dès le résultat publié?
Et on pourrait multiplier les exemples à l’envi…
Comme si sa seule ligne directrice résidait dans son opposition, pour ne pas dire sa haine, à l’encontre de Didier Robert. Tout le monde se souvient du fameux « Ti Coq, mi viens po ou« …
Le Ti Coq est toujours là. Par contre, Thierry Robert lui, est parti.
J’irai même jusqu’à avouer qu’il va me manquer…