Thierry Robert aime les effets d’annonce. Après avoir organisé depuis dimanche dernier via Facebook une manifestation contre la « colonisation moderne« , il est passé à l’acte… Avec « une annonce » dans sa poche, qu’il a tenu à garder secret jusqu’à la conclusion du débat organisé aujourd’hui sur le front de mer de Saint-Leu.
Environ 200 personnes sont venues à ce rassemblement du 10 mai, que Thierry Robert conçoit « comme une date fondatrice de son mouvement ». Avant de faire son annonce, un long « exercice de démocratie participative » a eu lieu où surfeurs, pêcheurs, universitaires, agriculteurs ou encore retraités ont fait part de leurs doléances vis à vis de l’Etat au leader de La Politique Autrement. La gestion par l’Etat de la réserve marine et du parc national ont été notamment très critiqués.
Thierry Robert lance un avertissement aux maires
Lors de la conclusion du débat, Thierry Robert a annoncé la création d’une pétition « pour une décolonisation équitable ». « Les termes sont pesés« , a-t-il souligné devant l’assistance. « Le printemps réunionnais est lancé« , a-t-il ajouté. « J’irai dans chaque mairie, rencontrer chaque maire », assure Thierry Robert, afin de faire signer tous les édiles de la Réunion. « Ceux qui ne signeront pas assumeront l’échec et la descente aux enfers de la Réunion. S’ils ne signent pas, c’est qu’ils sont complices de ce qu’il se fait à la Réunion ou bien ils sont has been« , avertit Thierry Robert.
Outre celles des maires, le député-maire de Saint-Leu a expliqué vouloir recueillir les signatures » dizaines de milliers » de citoyens afin de « demander un entretien personnel au Premier ministre, pour lui exposer les problèmes de la Réunion ».
Sur le fond, qu’est-ce qu’une décolonisation équitable, d’après Thierry Robert ?
« La décolonisation équitable, c’est demander que la Réunion soit traitée comme un département français à part entière avec justice et équité, dans le respect de ses spécificités. Il faut, par exemple, revoir la politique de l’Etat en matière de continuité territoriale. Ce n’est pas normal que la dotation de la Corse soit de 620 euros par habitant et par an alors qu’un Réunionnais bénéficie seulement de 12 euros au titre de la continuité territoriale« , est-il écrit dans le texte de la pétition signé Thierry Robert.
« Les Réunionnais doivent être consultés sur les décisions qui concernent leur île, et non plus subir les mesures mises en oeuvre par des technocrates. Il devient nécessaire de revoir la politique de gouvernance de l’Etat au niveau local. Reconnaître nos spécificités, c’est adapter la législation et les règles pour donner un nouvel élan au développement de la Réunion : une politique de l’emploi, de logement, de la production locale, etc, spécifique à notre territoire« , conclut le texte.
Un site internet du même nom que la pétition va être prochainement lancé et Thierry Robert a annoncé qu’il commencera sa tournée des communes à partir du 18 mars prochain…