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Thierry Robert démissionne de son mandat de conseiller régional

Le député, maire de Saint-Leu et conseiller régional Thierry Robert annonce qu'il démissionne de son poste acquis en décembre dernier. Sous le coup du cumul des mandats, et depuis l'épuisement de tous les recours contre l'élection régionale, l'homme politique devait opérer un choix entre ses différents mandats. Son communiqué :

Ecrit par – le lundi 11 juillet 2016 à 20H18

Vous le savez depuis l’élection de notre mouvement le LPA à la Région Réunion, je suis en situation de cumul de mandats. Après le recours, le moment est venu de prendre une décision. Ce choix, je le fais avec cœur, raison et responsabilité. Mon engagement, ma détermination sont intacts. Mon ambition pour La Réunion et pour les Réunionnais est toujours la même. Je suis un acharné du travail, un amoureux de mon île.

La Politique n’a jamais été mon métier. C’est une vocation, une volonté de rendre ce que la vie, le Ciel m’a offert. Et pour cela, les Saint-Leusiens m’ont fait confiance en premier lieu depuis 2008.

Ce lien qui s’est tissé avec eux, je ne veux pas le couper, je ne peux pas le briser. S’il m’était permis de rester au moins conseiller municipal pour continuer à œuvrer pour ma ville, ma décision aurait sans doute été différente. La loi ne me le permet pas. Mon cœur se refuse donc à quitter mon mandat de Maire car sans les Saint-Leusiennes et les Saint-Leusiens, je ne serai pas élu aujourd’hui.

En 2012, j’ai eu l’honneur d’être élu Député de La Réunion dans la 7ème circonscription. Ce mandat me confère une grande responsabilité : celle de porter la voix de La Réunion sur le plan national. Depuis 2012, j’ai été fidèle aux valeurs et aux engagements qui ont décidé les électeurs de la circonscription à porter leurs suffrages sur mon nom. Je n’ai jamais été dans une opposition stérile à l’Assemblée Nationale. Quand lé bon mi di et quand lé pas bon pour La Réunion mi di aussi.

J’ai voté pour lorsque l’intérêt des Réunionnais était préservé et je me suis opposé lorsque cela n’allait pas dans le bon sens. J’ai à maintes reprises interpellé le Gouvernement sur des questions majeures comme la nécessité d’une vraie continuité territoriale en tant que principe constitutionnel, sur le pouvoir d’achat, la constitution des prix des carburants, les soupçons d’entente illicite entre les compagnies aériennes sur le prix des billets d’avion, les retraites agricoles, les dysfonctionnements des aides pour les personnes porteuses de handicap, les problèmes liés à la mise en place du RSI en Outremer comme sur l’ensemble du territoire national. J’ai toujours gardé ma liberté de parole et mon indépendance de vote, malgré mon appartenance au groupe RRDP qui siège au sein de la majorité.

J’ai défendu la défiscalisation au sein de la Commission des Finances de l’Assemblée contre ses détracteurs qu’ils soient de Gauche ou de Droite. J’ai tenu tête aux pressions gouvernementales amicales ou insistantes lorsqu’il fallait voter les différents PLF. J’ai dénoncé les méthodes archaïques et désastreuses pour notre Démocratie quand il s’est agi pour le Gouvernement et le Président de la République de passer en force, par exemple, dernièrement sur la loi Travail. Oui, j’ai voté la motion de censure de Droite car on ne peut pas accepter que le débat parlementaire qui est l’essence même de la Vème République, soit confisqué par ceux qui sont à la tête de l’État Français aujourd’hui.

Je l’ai dit, je suis déçu du peu de considération qui est fait au rôle des Députés par le Gouvernement. Il n’y a ni écoute, ni prise en compte des propositions qui peuvent être faites par ceux qui ne sont pas de l’appareil partisan, ici le PS. Pourtant, je me refuse à minimiser l’importance d’être un lanceur d’alerte pour mon pays, d’être un défenseur de notre territoire réunionnais au sein d’une République une et indivisible. Oui, je continuerai à porter haut et fort la voix des Réunionnais à l’Assemblée nationale et jusqu’au plus haut sommet de l’État. Je n’ai pas besoin d’être aimé par les Ministres, le Président de la République et autres hauts fonctionnaires de l’État. Je veux être entendu. Je veux que les Réunionnais soient entendus. Je veux que l’intérêt de notre île soit respecté.

Vous l’aurez compris, j’ai pris la décision donc de quitter mon mandat de conseiller régional de l’opposition car mon choix est un choix de cœur et de raison. Nous avons défendu lors de l’élection régionale en 2015 un projet pour Faire Avancer La Réunion. Plus de 20 % des Réunionnais ont adhéré à notre programme. Nous avons décidé de nous unir entre les deux tours en cohérence avec ce qu’il nous semblait être une réalité incontestable : le Président sortant n’était pas la personne appropriée, compétente pour mener La Réunion vers une ambition attendue par la majorité des Réunionnais. Nous avons aujourd’hui un groupe d’élus « kapab », compétents, responsables, déterminés, constructifs que j’ai l’honneur de présider.

J’ai confiance en eux. Je n’ai aucun doute sur leur volonté de Faire avancer La Réunion sans concessions et sans relâchements. Vous pouvez en être sûrs.

La Région est, et restera, une priorité pour nous, pour moi tant je suis persuadé que notre salut passe par la mise en place d’une véritable dynamique économique pour notre île. Il faut un pilote pour fédérer toutes ces énergies qui ont envie de faire de La Réunion, un territoire référence en termes de développement économique, d’innovation, d’économie « verte », d’économie du digital, de développement durable, de préservation et de valorisation de son patrimoine environnemental, de sa biodiversité mais aussi de ses talents humains qu’ils viennent du monde de l’entreprise ou encore de la recherche ou qu’ils soient culturels ou sportifs.

Je ne cesserai d’être vigilant mais aussi force de proposition avec mon groupe par la voix du LPA -La Politique Autrement- sur ce qui est voté, décidé et mis en place par la majorité Régionale. Je peux le faire sans ce jeu de dualité permanente et stérile entre le Président de Région et moi-même qui n’existe que lors des Assemblées plénières de la Région. Il n’y a aucune réponse à nos questions légitimes qui sont celles des Réunionnais. Il n’y a aucune prise en compte des propositions constructives que nous formulons comme la mise en place d’une commission d’évaluation qui permettrait d’éviter tous ces gaspillages inconsidérés qui sont faits en toute impunité. Pourtant, nous ne faiblirons pas ! Nous serons toujours aussi appliqués face à l’incompétence et aux mauvaises décisions qui seront prises. Soyez-en assurés.

 

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