La nomination du futur directeur des Théâtres Départementaux a-t-elle respecté un cheminement clair ? En dehors des interférences politiques ? Certains observateurs n’y croient plus. Comme en 2009 où la contestation du vote* avait fini devant le tribunal administratif suite à un recours de Jacques Dambreville (directeur de l’ODC à l’époque et candidat à sa succession), la procédure de sélection 2016 en prend le même chemin…
Le renouvellement du bail de Pascal Montrouge pour six ans** à la tête de la plus grosse offre de spectacles culturels de La Réunion est en effet sur le point d’être validée ce mercredi 8 juin. Mercredi, les élus de la commission permanente du Conseil départemental devront voter pour entériner la candidature retenue. Fin mai, la commission culture du Département faisait de l’association des Théâtres Départementaux de La Réunion (TDR). de Pascal Montrouge le dossier de candidature le mieux noté alors que la candidature concurrente portée par Thierry Boyer était selon certains annoncée devant, jusqu’à il y a deux semaines.
Pour quelle raison ce revirement de situation est intervenu à quelques jours de l’examen final des deux dossiers encore en lice ? Certains y voient l’entremise de politiques, encore une fois. Des éléments semblent accréditer cette thèse.
Pour rappel, en octobre 2015, le Conseil départemental avait émis un appel d’offres pour la gestion en délégation de service public des deux grandes scènes culturelles sous sa responsabilité. Quatre compagnies ont candidaté : les Théâtres Départementaux de La Réunion (l’équipe sortante), Culture créole, Amadeus (l’autre finaliste) et Réunion Culture. Toutes avaient le même objectif : devenir l’association attributaire, pour six ans, de la délégation de service public gérant les Téât’ Champ Fleuri et de Plein Air pour le compte du Conseil départemental.
Du 27 janvier 2016, date de l’analyse des offres, à l’avis de la commission culture notifié aux protagonistes le 31 mai, les élus du Département ont scruté les dossiers de chacun et reçu les prétendants. Des quatre postulants, deux candidatures s’étaient donc démarquées, souligne l’avis de la commission culture : celle de TDR (l’équipe sortante dirigée par Pascal Montrouge et directeur actuel) et celle de l’association Amadeus (menée par le candidat Thierry Boyer). S’en était suivi l’examen plus poussé des deux « finalistes ».
La commission permanente influencée ?
Si l’on s’en tient à la lecture des motifs de sélection des critères rendus publics le 31 mai, les deux candidatures ont fait jeu égal sur la quasi totalité des critères de l’appel d’offres. Aucun avantage décisif n’aurait pu être crédité à l’une ou l’autre des candidatures, analysent nos informateurs.
Ce choix vient s’ajouter à des éléments qui troublent la fin de la période de compétition entre les deux dernières candidatures en lice. Le 26 mai, soit quinze jours avant la tenue de la commission permanente, un article paru dans la presse écrite dévoile que la candidature de Pascal Montrouge tient la corde. Déjà. Une parution de nature à troubler le vote serein de la commission permanente à venir selon nos interlocuteurs.
Autre curiosité, alors qu’une période de discrétion aurait dû être maintenue à ce moment-là, dès le 20 mai 2016, des échanges de mails prouvent que l’équipe dirigeante actuelle a commencé à inviter des personnalités politiques et des artistes péi pour une grande fête programmée le 16 juin, soit une semaine après la délibération de la commission permanente de ce mercredi 8 juin. Le timing choisi pour l’envoi de ces invitations suscite l’étonnement de certains observateurs.
Dernier détail que relèvent des spécialistes du milieu culturel, l'annonce du candidat retenu pour la DSP a été organisée trop proche de la fin de mandature de l’équipe sortante, c'est-à-dire début juillet toutes les deux, en même temps.
La logique voulait que le choix du candidat retenu pour la DSP soit validé au moins six mois avant la fin de mandat de l’équipe sortante pour permettre - dans le cas où l'équipe Montrouge venait à ne pas être reconduite - à la nouvelle équipe de programmer sa saison culturelle. « Tout programmateur de spectacles sait qu’il faut au moins six mois pour mettre sur pied une programmation digne de ce nom ». Ce qui fait dire, une nouvelle fois, que tout semblait être fait pour privilégier la candidature de l'équipe sortante.
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*2009 : Les dessous de l'élection de Pascal Montrouge...
** Tous les six ans, le Conseil général lance un appel à candidatures pour la direction de ses théâtres départementaux, gérés sous forme de DSP. Elu en 2009, Pascal Montrouge achève donc sa mandature début juillet 2016 (après un prolongement de 6 mois, puis de nouveau 6 mois décidé l’an dernier par la présidente du Département, ndlr)
Le renouvellement du bail de Pascal Montrouge pour six ans** à la tête de la plus grosse offre de spectacles culturels de La Réunion est en effet sur le point d’être validée ce mercredi 8 juin. Mercredi, les élus de la commission permanente du Conseil départemental devront voter pour entériner la candidature retenue. Fin mai, la commission culture du Département faisait de l’association des Théâtres Départementaux de La Réunion (TDR). de Pascal Montrouge le dossier de candidature le mieux noté alors que la candidature concurrente portée par Thierry Boyer était selon certains annoncée devant, jusqu’à il y a deux semaines.
Pour quelle raison ce revirement de situation est intervenu à quelques jours de l’examen final des deux dossiers encore en lice ? Certains y voient l’entremise de politiques, encore une fois. Des éléments semblent accréditer cette thèse.
Pour rappel, en octobre 2015, le Conseil départemental avait émis un appel d’offres pour la gestion en délégation de service public des deux grandes scènes culturelles sous sa responsabilité. Quatre compagnies ont candidaté : les Théâtres Départementaux de La Réunion (l’équipe sortante), Culture créole, Amadeus (l’autre finaliste) et Réunion Culture. Toutes avaient le même objectif : devenir l’association attributaire, pour six ans, de la délégation de service public gérant les Téât’ Champ Fleuri et de Plein Air pour le compte du Conseil départemental.
Du 27 janvier 2016, date de l’analyse des offres, à l’avis de la commission culture notifié aux protagonistes le 31 mai, les élus du Département ont scruté les dossiers de chacun et reçu les prétendants. Des quatre postulants, deux candidatures s’étaient donc démarquées, souligne l’avis de la commission culture : celle de TDR (l’équipe sortante dirigée par Pascal Montrouge et directeur actuel) et celle de l’association Amadeus (menée par le candidat Thierry Boyer). S’en était suivi l’examen plus poussé des deux « finalistes ».
La commission permanente influencée ?
Si l’on s’en tient à la lecture des motifs de sélection des critères rendus publics le 31 mai, les deux candidatures ont fait jeu égal sur la quasi totalité des critères de l’appel d’offres. Aucun avantage décisif n’aurait pu être crédité à l’une ou l’autre des candidatures, analysent nos informateurs.
Ce choix vient s’ajouter à des éléments qui troublent la fin de la période de compétition entre les deux dernières candidatures en lice. Le 26 mai, soit quinze jours avant la tenue de la commission permanente, un article paru dans la presse écrite dévoile que la candidature de Pascal Montrouge tient la corde. Déjà. Une parution de nature à troubler le vote serein de la commission permanente à venir selon nos interlocuteurs.
Autre curiosité, alors qu’une période de discrétion aurait dû être maintenue à ce moment-là, dès le 20 mai 2016, des échanges de mails prouvent que l’équipe dirigeante actuelle a commencé à inviter des personnalités politiques et des artistes péi pour une grande fête programmée le 16 juin, soit une semaine après la délibération de la commission permanente de ce mercredi 8 juin. Le timing choisi pour l’envoi de ces invitations suscite l’étonnement de certains observateurs.
Dernier détail que relèvent des spécialistes du milieu culturel, l'annonce du candidat retenu pour la DSP a été organisée trop proche de la fin de mandature de l’équipe sortante, c'est-à-dire début juillet toutes les deux, en même temps.
La logique voulait que le choix du candidat retenu pour la DSP soit validé au moins six mois avant la fin de mandat de l’équipe sortante pour permettre - dans le cas où l'équipe Montrouge venait à ne pas être reconduite - à la nouvelle équipe de programmer sa saison culturelle. « Tout programmateur de spectacles sait qu’il faut au moins six mois pour mettre sur pied une programmation digne de ce nom ». Ce qui fait dire, une nouvelle fois, que tout semblait être fait pour privilégier la candidature de l'équipe sortante.
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*2009 : Les dessous de l'élection de Pascal Montrouge...
** Tous les six ans, le Conseil général lance un appel à candidatures pour la direction de ses théâtres départementaux, gérés sous forme de DSP. Elu en 2009, Pascal Montrouge achève donc sa mandature début juillet 2016 (après un prolongement de 6 mois, puis de nouveau 6 mois décidé l’an dernier par la présidente du Département, ndlr)