« Il y a des gens qui tirent les ficelles derrière tout ça », résume Jean-Marc Gamarus, 1er adjoint à la mairie de Saint-Paul.
L’épisode de la tentative d’immolation par le feu d’une mère des ex-squatteuses de l’Eperon n’a pas fait rire la municipalité. « Ils ont profité de la faiblesse d’une personne pour mettre la pression sur la municipalité. On n’a pas le droit de jouer avec la vie des gens comme cela. On a aidé cette personne à venir avec un jerricane, ça demande une préparation. Cette personne n’est pas seule à avoir décidé de cela », ajoute le numéro deux saint-paulois.
C’est donc sur le terrain judiciaire que cet événement inédit à la Réunion (une personne s’aspergeant de liquide inflammable pour se faire entendre) se jouera. « Il reviendra au Procureur de la République de qualifier les faits », avance l’adjoint Emmanuel Séraphin d’un ton grave.
Un accompagnement social en plus d’un logement temporaire
Pour prouver sa bonne volonté dans le dossier des ex-squatteuses de l’Eperon, la municipalité rappelle dans les locaux de la CCAS qu’une réunion « SIAO » (Système intégré d’accueil et d’orientation) a eu lieu ce matin encore.
Joëlle Ramasamy, la directrice du centre communal d’action sociale fait le point sur les solutions trouvées. « Des sept familles de départ (qui avaient occupé illégalement des logements vides à l’Eperon), il en reste deux dont l’hébergement temporaire à Bellepierre et Saint-Pierre a été refusé par les jeunes mères de familles » avec deux enfants à charge. Le motif évoqué : l’éloignement.
« C’est regrettable qu’elles n’aient pas accepté car en plus de cet hébergement temporaire, il y avait un accompagnement social au cours des six premiers mois d’hébergement, potentiellement renouvelés pour un an si aucune solution n’avait pu être trouvée d’ici là, ce qui donnait du temps », avoue déçu Alain Dussel, du bureau des affaires interministérielles à la sous-préfecture de Saint-Paul.
Qui est derrière tout ça ?
Pour l’heure, quatre jeunes femmes (dont une pas concernée directement mais qui soutient sa cousine) poursuivent leur grève de la faim devant le parvis de l’Hôtel de ville. « Je ne serais pas étonné si demain d’autres personnes se mettaient à provoquer encore l’équipe municipale. Nous sommes en place jusqu’en 2014, nous nous attendons à ce que de tels agissements se reproduisent », soutient Jean-Marc Gamarus dans sa thèse du complot politique.
« Que les réelles personnes qui sont derrière tout ça se découvrent », conclut-il.
Le chapitre des squatteuses de l’Eperon n’est donc pas prêt de se terminer.