Cependant, la jeune fille avait résisté et il n’était pas parvenu à l’assommer. Il lui avait alors frappé la tête à plusieurs reprises contre le mur et au sol afin « de l’affaiblir ». L’idée en effet n’était pas de la tuer. Aucun intérêt de « violer un cadavre » avait-il déclaré à l’enquêteur en charge de son audition. L’objectif recherché était qu’elle perde des forces afin qu’il puisse abuser d’elle. Djayan, n’étant toujours pas parvenu à ses fins, avait piqué, à l’aide d’un couteau de cuisine, entre les deux yeux de sa victime afin qu’elle perde du sang et soit plus malléable. Mais c’est finalement lui qui s’était trouvé à bout de forces : « Je me suis surestimé et j’ai sous estimé sa détermination à vivre » avait-il expliqué.
Blessée et en sang, sa proie avait fait preuve de bon sens. Elle avait évoqué sa famille qui l’aimait et trouvé les mots pour que son agresseur revienne à la raison. Parce qu’elle était couverte de sang et ne pouvait pas sortir dans la rue dans cet état, Djayan avait proposé de rentrer chez lui afin de chercher de l’eau et du linge de rechange. Pendant son absence, l’adolescente avait évidemment pris la fuite et croisé la route d’un automobiliste qui l’avait prise en charge.
Dans une seconde audition, Djayan avait confié qu’après le viol qui n’a donc pas eu lieu, il avait prévu de tuer la jeune fille et de cacher son corps sous des détritus après avoir fait disparaitre ses traces génétiques à l’aide de produits détergents. Il avait également raconté avoir pensé à s’habiller avec une tenue qu’il n’utilisait jamais et dont il se débarrasserait ensuite. Il avait également prévu de s’emparer du téléphone de sa victime ainsi que de son code afin de communiquer avec sa mère et son frère pour leur faire croire que leur rendez-vous de révision était terminé.
L’accusé revient sur ses aveux
« Pourquoi elle ? » interroge la présidente. Djayan était attiré par la jeune fille. Il pensait qu’elle n’accepterait jamais d’avoir une relation sexuelle avec lui, selon ses déclarations. Après le témoignage de la victime interrogée en visioconférence à sa demande et à huis clos, ce fut au tour de l’accusé de se lever pour répondre aux questions de la présidente.
Plutôt interloquée par ces déclarations, la présidente de la cour d’assises, Doriane Trombi, a clos cette première journée en faisant savoir qu’elle visionnerait les auditions qui avaient été filmées. L’interrogatoire de l’accusé reprend à 8h30 ce jeudi.