
Il a été difficile de la contacter. Pourtant Florence est l’une des rares personnes qui accepte de témoigner. C’est Josette Brosse, présidente de l'association La Réunion contre le Chikungunya, qui nous a avoué que "parfois Florence ne répond pas à son téléphone pendant plusieurs jours, reste enfermée chez elle, accablée par la douleur".
Florence est infectée en décembre 2005. Aujourd’hui elle comptabilise huit rechutes. "A chaque fois, ça entraine de grosses souffrances physiques, une énorme fatigue générale et un état de nervosité important", résume Florence.
Des dizaines de personnes, éparpillées dans l’île, vivraient le même calvaire que Florence. "Ce que nous souhaitons pour le moment c’est nous regrouper afin que chacun sache qu’il n’est pas seul et que nous allons travailler ensemble pour améliorer nos conditions de vie", explique-t-elle, avouant avoir de la chance car "d’autres sont beaucoup plus fragiles moralement. "i[J’ai toujours été de nature optimiste et je suis dynamique mais j’en connais qui sont tombés dans des dépressions, voir même, ont fait des tentatives de suicide. Je finis parfois par comprendre pourquoi ils en arrivent à un tel acte".
La maladie du chikungunya sévit dans l’indifférence quasi-générale de la presse et les malades reprochent à l’Etat de ne pas avoir agit suffisamment tôt. "Cela aurait permis d'éviter beaucoup de problèmes actuels. Désormais nous voulons qu’il prenne ses responsabilités en nous prenant en charge. Par exemple, je me bats actuellement pour savoir quel pourrait être mon statut professionnel car je ne peux plus pratiquer mon travail comme avant. Doit-on me mettre en invalidité ?", s’interroge Florence, animatrice commerciale.
Josette Brosse, présidente de l’association “Ile de La Réunion contre le chikungunya” (IRCC) lutte quotidiennement pour aider toutes les personnes malades. "Je vais essayer de les réunir, faire le point sur leur situation, pour pouvoir partir au front soutenue par notre cabinet d’avocats de Paris". Et le dossier est lourd car, "lorsque certains s’inquiètent de savoir si le tourisme va rapporter plus d’argent, déjà 250 personnes sont mortes, des bébés ont été infectés et des personnes souffrantes ont été accueillies en hôpital psychiatrique suite à des dépressions et pertes de mémoires".
Pour se rapprocher de l'association "Ile de La Réunion le chikungunya", composer le 06 92 60 19 50.
NDLR : Juste après la mise en ligne de l'article de Mélanie Roddier, nous avons pu obtenir un second témoignage d'une victime de rechute du chik.
Nous vous en proposons des extraits :
"Personnellement j'ai constaté des changements dans l'évolution de ce virus. Les douleurs se manifestent différemment et le matin cela devient très dur pour sortir du lit. J'ai mal aux reins et les douleurs se propagent dans tout le dos et me clouent au lit. Tous les muscles se bloquent et se contractent la nuit et, le matin au réveil, il faut aller tout doucement. Quand je vais faire mes courses, le fait de porter mes courses provoque des tendinites aux coudes. Bref! le rhumatologue m'a prescrit des décontractants, mon médecin traitant m'avoue être impuissante et ne sait plus quoi faire à part prescrire des massages localisés. Dès que je fais un effort physique, cela entraine une grande fatigue générale. Je pense que cela vient aussi du changement de mon hygiène de vie. Auparavant je faisais des massages, comme on dit, de confort, je faisais venir des compléments articulaires comme le cartilage de requin, des compléments articulaires mais tout cela a un coût et toutes mes économies se sont envolées dans des soins et médecines parallèles pour ne pas sombrer dans la dépression.
Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi le médecine contrôle de la Sécu refuse d'accorder un mi-temps thérapeutique de plus de deux mois. Je travaille en mi-temps thérapeutique jusqu'au 10 octobre, et déjà le fait de rester 3H30 en position assise devant un ordinateur provoque une contraction des muscles de mes bras. En ce moment je fais des massages des membres supérieurs 3 fois par semaine. Je pense que la Sécurité Sociale devrait étudier chaque cas avant de refuser les mi-temps thérapeutiques (...).
(...)
Ma demande de cure à LUCHON a été accordée par la Sécu mais malheureusement je n'ai pas de moyens financiers pour m'y rendre cette année. Je verrai pour l'année prochaine...
Le médecin de la Sécu a dit au médecin du travail que, après les deux de mi-temps thérapeutique, si je ne peux pas reprendre normalement, il me mettra en invalidité. Alors il fera ce qu'il voudra, je m'en fiche carrément, il n'est pas dans mon corps et ne sait pas ce que je vis quotidiennement étant donné que je vis seule et que je dois tout faire à mon rythme. Les jours se suivent et ne se ressemblent pas donc je fais avec mes moyens physiques du moment.
Voilà un peu ma situation aujourd'hui. Ce que je peux dire c'est que ce virus me reviens très cher.
Florence est infectée en décembre 2005. Aujourd’hui elle comptabilise huit rechutes. "A chaque fois, ça entraine de grosses souffrances physiques, une énorme fatigue générale et un état de nervosité important", résume Florence.
Des dizaines de personnes, éparpillées dans l’île, vivraient le même calvaire que Florence. "Ce que nous souhaitons pour le moment c’est nous regrouper afin que chacun sache qu’il n’est pas seul et que nous allons travailler ensemble pour améliorer nos conditions de vie", explique-t-elle, avouant avoir de la chance car "d’autres sont beaucoup plus fragiles moralement. "i[J’ai toujours été de nature optimiste et je suis dynamique mais j’en connais qui sont tombés dans des dépressions, voir même, ont fait des tentatives de suicide. Je finis parfois par comprendre pourquoi ils en arrivent à un tel acte".
La maladie du chikungunya sévit dans l’indifférence quasi-générale de la presse et les malades reprochent à l’Etat de ne pas avoir agit suffisamment tôt. "Cela aurait permis d'éviter beaucoup de problèmes actuels. Désormais nous voulons qu’il prenne ses responsabilités en nous prenant en charge. Par exemple, je me bats actuellement pour savoir quel pourrait être mon statut professionnel car je ne peux plus pratiquer mon travail comme avant. Doit-on me mettre en invalidité ?", s’interroge Florence, animatrice commerciale.
Josette Brosse, présidente de l’association “Ile de La Réunion contre le chikungunya” (IRCC) lutte quotidiennement pour aider toutes les personnes malades. "Je vais essayer de les réunir, faire le point sur leur situation, pour pouvoir partir au front soutenue par notre cabinet d’avocats de Paris". Et le dossier est lourd car, "lorsque certains s’inquiètent de savoir si le tourisme va rapporter plus d’argent, déjà 250 personnes sont mortes, des bébés ont été infectés et des personnes souffrantes ont été accueillies en hôpital psychiatrique suite à des dépressions et pertes de mémoires".
Pour se rapprocher de l'association "Ile de La Réunion le chikungunya", composer le 06 92 60 19 50.
NDLR : Juste après la mise en ligne de l'article de Mélanie Roddier, nous avons pu obtenir un second témoignage d'une victime de rechute du chik.
Nous vous en proposons des extraits :
"Personnellement j'ai constaté des changements dans l'évolution de ce virus. Les douleurs se manifestent différemment et le matin cela devient très dur pour sortir du lit. J'ai mal aux reins et les douleurs se propagent dans tout le dos et me clouent au lit. Tous les muscles se bloquent et se contractent la nuit et, le matin au réveil, il faut aller tout doucement. Quand je vais faire mes courses, le fait de porter mes courses provoque des tendinites aux coudes. Bref! le rhumatologue m'a prescrit des décontractants, mon médecin traitant m'avoue être impuissante et ne sait plus quoi faire à part prescrire des massages localisés. Dès que je fais un effort physique, cela entraine une grande fatigue générale. Je pense que cela vient aussi du changement de mon hygiène de vie. Auparavant je faisais des massages, comme on dit, de confort, je faisais venir des compléments articulaires comme le cartilage de requin, des compléments articulaires mais tout cela a un coût et toutes mes économies se sont envolées dans des soins et médecines parallèles pour ne pas sombrer dans la dépression.
Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi le médecine contrôle de la Sécu refuse d'accorder un mi-temps thérapeutique de plus de deux mois. Je travaille en mi-temps thérapeutique jusqu'au 10 octobre, et déjà le fait de rester 3H30 en position assise devant un ordinateur provoque une contraction des muscles de mes bras. En ce moment je fais des massages des membres supérieurs 3 fois par semaine. Je pense que la Sécurité Sociale devrait étudier chaque cas avant de refuser les mi-temps thérapeutiques (...).
(...)
Ma demande de cure à LUCHON a été accordée par la Sécu mais malheureusement je n'ai pas de moyens financiers pour m'y rendre cette année. Je verrai pour l'année prochaine...
Le médecin de la Sécu a dit au médecin du travail que, après les deux de mi-temps thérapeutique, si je ne peux pas reprendre normalement, il me mettra en invalidité. Alors il fera ce qu'il voudra, je m'en fiche carrément, il n'est pas dans mon corps et ne sait pas ce que je vis quotidiennement étant donné que je vis seule et que je dois tout faire à mon rythme. Les jours se suivent et ne se ressemblent pas donc je fais avec mes moyens physiques du moment.
Voilà un peu ma situation aujourd'hui. Ce que je peux dire c'est que ce virus me reviens très cher.