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Témoignage: Bruno Valeama, Réunionnais et fonctionnaire de police en métropole

Bruno Valeama est fonctionnaire de police depuis 2007, dans un centre de commandement dans le 13ème arrondissement de Paris. Arrivé en métropole en 2003, avec sa femme qui venait de réussir le concours d’adjoint administratif de la police nationale, il est aujourd’hui en attente de mutation à la Réunion. Pour passer le concours il avait […]

Ecrit par zinfos974 – le vendredi 20 juin 2014 à 17H38

Bruno Valeama est fonctionnaire de police depuis 2007, dans un centre de commandement dans le 13ème arrondissement de Paris. Arrivé en métropole en 2003, avec sa femme qui venait de réussir le concours d’adjoint administratif de la police nationale, il est aujourd’hui en attente de mutation à la Réunion.

Pour passer le concours il avait pour obligation de rester cinq ans minimum en métropole et peut officiellement être muté à la Réunion depuis l’année dernière, soit cinq ans après sa titularisation en 2007. Une histoire qui illustre le débat sur la mobilité des fonctionnaires réunionnais et sur la durée des procédures administratives.

Une rivalité Métropole/Réunion

Bruno fait parti de l’association Mobilité Sans Retour, un mouvement lancé il y a cinq ans pour soutenir les fonctionnaires dans son cas. D’après lui, il existe une « certaine rivalité entre les fonctionnaires métropolitains et réunionnais » car ceux de métropole, une fois mutés à la Réunion, sont sous contrat de 5 ans et sont censés retourner en métropole. Or, d’après Bruno Valeama, la plupart reste sur place, ainsi « cette année six mutés à la Réunion se sont fidélisés ».

Bien sûr, il comprend que « les métropolitains puissent vouloir les avantages de la Réunion et demandent donc leur mutation », et aussi qu’en cinq ans, « ils ont le temps de faire leur vie » et ne veulent plus repartir. Cependant, il reproche à l’administration le fait qu’il y ait « des règles à respecter », que, selon lui, les Réunionnais « respectent en venant pour un minimum de cinq ans en métropole » alors que « de l’autre côté ce n’est pas le cas ».

C’est l’ancienneté administrative qui doit primer mais selon le fonctionnaire, « les Réunionnais sont minoritaires et seront toujours derrière les métropolitains puisqu’ils veulent rentrer au plus tôt dans l’île ». De plus, « il y a beaucoup de demandes pour peu de place, malgré un manque de personnel flagrant dans la fonction publique à la Réunion ». Chaque année, une liste des postes à pourvoir est donnée, mais les places sont limitées.

Une situation difficile

Marié en 2006, Bruno devient le papa d’un petit garçon en 2011. Deux ans plus tard, en septembre, son épouse perd sa mère et se retrouve mutée à la préfecture de la Réunion à sa 12ème demande. Depuis un an, il répète les allers-retours entre la Réunion et la métropole à l’occasion de ses vacances. En tant que fonctionnaire de police, il a le droit à un congé spécial tous les trois ans pour rentrer sur l’île.

Son couple et ses relations personnelles souffrent aussi de cette distance, puisqu’il « a coupé les ponts » avec la plupart de son entourage « dès 2003 ». Pour lui, les fonctionnaires de métropole « ont le train pour revoir leur famille » alors que lui « est à 10.000 km, c’est plus difficile ».

« Cette situation a pour conséquence une double gestion familiale du foyer, financièrement, nous sommes pris à la gorge », explique-t-il. Pour l’éducation de son fils, c’est tout aussi délicat, il « rate beaucoup de choses » et ça commence à devenir « inquiétant » car « à 10.000km on fini par perdre le fil ».

Il regrette de « subir une double peine, après avoir raté les événements familiaux, ne pas avoir vu grandir ses frères, ses sœurs » il n’a « pas pu dire au revoir à certains proches ». « On nous prive de vivre en famille » assure-t-il.

Il estime que lui est sa femme ne sont plus « maître » de leur « vie » car « tout semble être décidé à un autre niveau », tandis que l’administration « reste muette ». Selon lui, « l’administration se donne trois ans pour renvoyer un fonctionnaire pour rapprochement conjugal » mais « souvent les délais ne sont pas respectés ».

Il a effectué une demande de rapprochement conjugal qui lui a été refusé cette année.

 

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