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Témoignage : « Après la sleeve, j’ai perdu du poids, mais aussi ma joie de vivre »

Carole Hoarau a certes perdu beaucoup de kilos, 80 % de son poids en quelques mois, mais à quel prix. Il y a deux ans, elle a subi une sleeve, une technique qui consiste à retirer un tiers de l’estomac. Si l'opération s'est bien passée, l'après se fait avec difficulté, tient-elle à témoigner.

Ecrit par PB – le dimanche 28 février 2021 à 17H44

Loin d’être miraculeuse la chirurgie bariatrique est une technique qui comporte des risques. L’opération s’inscrit dans un parcours et une préparation bien précise. Carole Hoarau s’est décidée après un malaise cardiaque. Ancienne mannequin ronde, la quadragénaire n’aurait jamais fait l’opération sans cette alerte médicale. « Ça s’est passé sans complication, à priori. La suite a été très difficile ». 

Carole a respecté l’ensemble des recommandations de son médecin : manger liquide dans un premier temps puis ingérer de petites quantités; manger lentement et équilibré; éviter les aliments trop gras et trop sucrés ainsi que les boissons gazeuses. Sa perte de poids a été fulgurante. Mais Carole a également perdu « sa joie de vivre ». Outre la perte de cheveux, des ongles et les dents fragilisés, elle décrit des douleurs et des reflux gastriques qui l’empêchent de dormir si par malheur elle s’est octroyée un petit plaisir gustatif. Fini le « riz-grain-cari », deux ans après l’opération impossible de déguster ces plats qui font partie de son ADN, son estomac ainsi réduit ne le supporte plus. 
 

 

Au delà du plaisir de manger, Carole regrette ces moments conviviaux et chaleureux passés à table.  « J’ai frôlé l’anorexie », confie-t-elle. D’ordinaire dynamique, joyeuse et sociable, « l’opération a changé ma personnalité, mon mode de vie », avoue celle qui fait du théâtre, est investie dans différentes associations et anime des émissions de télévision. « Il y a aussi le regard des proches qui pensent que je suis atteinte d’un cancer ou je ne sais quelle autre maladie ». 

 

Accepter son nouveau corps, sa nouvelle image

La douleur deux ans après est donc physique et morale. « Je regrette pas l’opération c’était pour sa santé. Je regrette mon ancienne image et ma joie de vivre ». Carole veut donc alerter sur les conséquences de la sleeve. « Il y a un tabou sur l’après. Ce n’est pas un remède miracle. Beaucoup de femmes n’osent pas dire qu’elles se sont faites opérer parce qu’elles sont jugées. On a l’impression que c’est une solution de facilité. Il faut alors toujours se justifier, expliquer ». 
 
Comme elle avait accepté ses rondeurs, Carole doit désormais accepter son nouveau corps et tous les changements que la sleeve a occasionnés. Pour se retrouver, l’ancienne mannequin est donc retournée à la photo, sa thérapie.

 

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