Une seconde vie pour les vélos délabrés. Les villes de la côte Ouest (TCO) ont financé en 2013 un Atelier Chantier d’Insertion (ACI) inédit à la Réunion de réparateur/vendeur de cycles. Douze jeunes éloignés de l’emploi sont en selle pour une insertion réussie.
Dans un atelier de la zone d’activités de Cambaie, ça gonfle des pneus et ça serre des tendeurs. Douze contrats aidés suivent une formation de 24 heures par semaine mêlant pratique et théorie. Agés de 21 à 34 ans, neuf d’entre eux sont arrivés sans aucun diplôme.
L’objectif de cet atelier : acquérir durant cette année pour laquelle ils ont postulé et réussi devant une quinzaine d’autres candidatures, de solides bases dans le rayon des cycles.
La formation est diplômante grâce à un certificat de qualification professionnelle (CQP) de « technicien-vendeur produits sports » qui sera délivré aux meilleurs d’entre eux. Concrètement, au bout de ce cursus court, ceux qui auront réussi l’examen théorique d’août prochain suivi d’un stage en entreprise en novembre ne devraient pas avoir de mal à faire valoir leur expérience auprès des magasins de sport.
Développement durable et valorisation sociale
Le sérieux de la formation est garantie par ce certificat dont la présentation est indispensable pour tout professionnel souhaitant exercer dans le domaine de la vente/réparation de vélos. « Un certificat par ailleurs reconnu par la branche professionnelle », explique Jean-Luc Bègue, vice-président en charge de l’insertion.
D’une pierre deux coups, le TCO espère faire de cette expérience un nouvel engagement « en faveur du développement durable, de la récupération » et indirectement développer l’utilisation des modes de déplacement doux sur ces cinq communes.
« Les vélos réparés ici proviennent des déchèteries de l’Ouest. Une centaine a été récupérée en trois mois de collecte », témoigne Axel Naillet de Bac-Réunion, qui oeuvre dans l’insertion par l’activité économique. Assez pour que les jeunes se forment sur les techniques de remise en l’état des vélos eux-mêmes ou des pièces également. Une seconde vie attend ces vélos : soit en location, soit à la vente même si l’objectif de cet atelier n’est pas de faire du commerce mais de mettre l’accent sur la valorisation sociale.
La mise en place de cet atelier, qui avait fait l’objet d’un appel à projets du TCO auquel a répondu l’association Bac-Réunion, a coûté 342.000 euros pour l’année. Un coût supporté par l’intercommunalité (30%), l’Etat (55%) et l’Agefos PME pour la partie formation (15%).