Comme l’a rappelé le président du TCO et du GIP Écocité de La Réunion, Emmanuel Séraphin, ce projet d’Écocité en plus d’être un important projet d’aménagement de la micro-région ouest, est aussi un projet « d’équilibre du territoire », avec les Hauts de l’ouest de l’île. D’où le séminaire d’aujourd’hui, qui a pour but d’expliquer la démarche de la communauté d’agglomération sur cet équilibre du territoire recherché, « en terme de logements et de services publics ».
Même si les communes de La Possession, du Port et de Saint-Paul sont les têtes de pont de ce projet majeur d’aménagement, le développement de l’Écocité ne se fera pas au détriment des autres villes du TCO assure Emmanuel Séraphin. « Cela ne sert à rien de développer une ville écologique ou une ville-lumière si on oublie les habitants dans les hauts », martèle Emmanuel Séraphin. « En 2050, il y aura sur notre territoire deux habitants qui vivront sur le littoral et un habitant dans les hauts. Ce qui compte pour moi, c’est ce troisième habitant et il faut qu’on lui donne des services publics et des équipements pour que chacun puisse constater cet équilibre », explique le président du TCO, qui peut voir plus sereinement la concrétisation des différents projets présentés, après la longue bataille qui a opposé l’intercommunalité à Patrick Chabrier, propriétaire des terrains de Cambaie où doit se construire l’Écocité.
En effet, le 12 juillet 2019, l’arrêt de la cour d’appel, exécutoire, avait transféré la propriété des fameuses parcelles de la discorde à la puissance publique ([Des millions d’euros en jeu pour l’Écocité: « Sur le plan financier, on va continuer à discuter »]urlblank:https://www.zinfos974.com/Des-millions-d-euros-en-jeu-pour-l-Ecocite-Sur-le-plan-financier-on-va-continuer-a-discuter_a142436.html ).
Au Port, son homologue Olivier Hoarau attend beaucoup de l’aménagement du triangle de l’Oasis, « en plein coeur de l’Écocité », qu’il souhaite voir devenir à terme un coeur de réflexion sur les constructions durables. « L’objectif est d’être sur notre centre de formation, d’expertise et d’analyse, un véritable cluster où l’on pourra retrouver à la fois les experts, les étudiants, des enseignants. Que tout ce monde travaille pour que demain, avec l’école d’architecture et ce pôle d’aménagement et de construction durable, nous ayons les meilleurs outils pour construire durablement dans le sens de la préservation de notre territoire », argue le maire du Port.
Pour Huguette Bello il est important de partager, « pas uniquement avec les villes de Saint-Paul, Le Port et La Possession » cette vision commune de l’Écocité avec les communes de Trois-Bassins et de Saint-Leu. Mais la maire de Saint-Paul voit encore plus loin avec l’Écocité, un projet « qui concerne toute La Réunion ». « Quand on dit qu’il va y avoir 35 000 logements, 14 écoles primaires, 3 collèges et 2 lycées, cela intéresse bien sûr tous les habitants du territoire Ouest mais aussi tous les Réunionnais. Il n’y aura pas de traitement différent, on ne va pas organiser l’exode rural parce que tout est important sur ce territoire », clame l’ex-députée.
D’ici la fin de l’année, deux concertations permettront d’informer et d’associer le TCO à l’élaboration de deux projets clés de l’Écocité. La première, portée par l’intercommunalité, concernera l’aménagement de la ZAC Cambaie-Oméga, première étape d’aménagement de la Plaine de Cambaie. La seconde, portée par la Région Réunion, concernera le prolongement de l’axe mixte, préfigurant le développement des transports en commun.
La maire de La Possession, Vanessa Miranville, voit l’Écocité comme « le » projet majeur d’aménagement de La Réunion pour les 30 prochaines années. L’édile possessionnaise indique que l’Écocité est quelque chose déjà de concret dans sa commune, prenant exemple de l’aménagement de l’Éco-quartier Coeur de Ville ou encore de Moulin-Joli. « Concrètement, il y a déjà eu plus de 400 logements construits pour Coeur de Ville et le smart grid est déjà en place et sera connecté dans les mois qui viennent », rappelle Vanessa Miranville.