Le Syndicat des Horticulteurs et Pépiniéristes de la Réunion (SHPR) a donné ce matin une conférence de presse à la jardinerie du Théâtre, à Saint-Gilles-Les-Bains. L’occasion pour Patrice Fage, récemment élu président du syndicat, de faire part de la stratégie mise en place par les producteurs, qui a pour but une revalorisation et une restructuration de la filière sur une durée de cinq ans, avec à la clé la création de 1.000 emplois.
Seul représentant de la filière à la Réunion, le SHPR compte 45 adhérents qui représentent les 240 entreprises horticoles et pépinières estimées de l’île, contre 300 il y a cinq ans, pour un chiffre d’affaires estimé à 45 millions d’euros. Face à la crise dont est victime la filière, principalement due à une importation croissante de produits finis, le syndicat s’est réuni en mai dernier pour « crier au secours » et élaborer un plan pour restructurer et développer l’horticulture réunionnaise.
Un réel potentiel à la Réunion
« Tout pousse ici, grâce aux différents microclimats », explique Patrice Fage, pour qui une redynamisation de la filière « ne tient pas à grand chose ». Pour le SHPR, la première étape avant tout, est d’établir une étude de marché qui permettra à la fois d’asseoir la stratégie, mais aussi de répondre aux demandes des acheteurs. Dans cette optique, le SHPR entend créer une marque collective « Production Horticole Réunion », qui pourrait à la fois représenter une mesure de protection et de contrôle des producteurs locaux. Pour lutter contre les importations de produits finis et le travail illégal, il est essentiel d’aboutir à une régularisation par le respect d’une charte à établir.
Plus d’autonomie pour l’île, avec de nouvelles formations adaptées aux besoins de la filière, pour plus de surfaces de production, la création de nouvelles structures et donc, de nouveaux emplois. Le syndicat estime qu’à la suite du plan, la filière sera en mesure de pourvoir 1.000 emplois directs, et environ 600 emplois indirects.
« Faire de cette filière le fleuron de la Réunion «
Tout cela, évidemment a un coût, le SHPR estime à 200.000 euros par an les fonds nécessaires à la mise en œuvre de ce plan. Le syndicat compte principalement sur l’aide du Département, à qui un dossier a été déposé et est en cours d’étude. Il compte également se tourner vers la Région et tous les autres acteurs concernés par la mise en place du projet. Du fait des contraintes administratives, l’aboutissement d’un accord sur le plan est programmé pour la fin de l’année.