Dans un entretien qu’elle nous a accordé, Sylvie Moutoucomorapoulé est revenue plus en détails [sur son départ de la majorité municipale à Saint-André]urlblank:https://www.zinfos974.com/St-Andre-En-desaccord-avec-le-maire-Sylvie-Moutoucomorapoulle-quitte-la-majorite-municipale_a143040.html . Désormais conseillère municipale sans-étiquette, l’élue régionale explique ce départ par le « manque d’écoute » ces derniers mois de la part du maire Jean-Paul Virapoullé. Alors que son nom revient avec insistance pour les municipales de 2020, Sylvie Moutoucomorapoulé n’écarte pas cette possibilité et indique être « toujours dans la réflexion ».
Pourquoi avoir attendu si longtemps pour annoncer votre départ de la majorité municipale ?
En 2014 lorsque je me suis engagée, nous faisions partie moi et Jean-Paul Virapoullé d’une équipe et d’un projet pour Saint-André. J’ai pu travailler, dans le cadre de mes délégations et en bonne intelligence avec le maire et l’ensemble des conseillers. J’avais pour délégation la revitalisation du centre-ville et depuis 2015, la vie associative. J’avais l’écoute du maire, on pouvait échanger sur beaucoup de sujets. Mais depuis quelques mois, je me suis rendue compte que je ne pouvais plus apporter un soutien renforcé à certains projets qui me tenaient à coeur pour la population de Saint-André. C’est un ressenti mais il me semble que je n’ai plus la confiance du maire: nous n’arrivons plus à discuter sur toute sorte de sujets. À un moment donné, il faut prendre une décision.
J’avais notamment engagé des chantiers qui me tenaient à coeur comme le NPRU (Nouveau programme de renouvellement urbain, ndlr) et je devais à mon sens aller au plus loin dans ce dossier. D’ailleurs en février 2019, il y a eu la signature de l’acte d’engagement avec l’ANRU avec à la clé une enveloppe de 24 millions d’euros. Je ne me voyais pas abandonner le projet alors même qu’il fallait attendre sa validation par les instances nationales.
D’autre part, pour les associations, j’ai mis en place un certain nombre d’actions et je souhaitais organiser jusqu’au bout la journée des associations qui devrait avoir lieu le 31 août prochain. Nous avions également acté la création d’une maison des associations mais aussi la mise en place des ateliers pour aller vers un conseil de la vie associative. C’est pour ces raisons que j’ai voulu attendre le plus longtemps possible avant de quitter la majorité.
D’où vient cette cassure avec Jean-Paul Virapoullé ?
Nos relations sont toujours cordiales avec M.Virapoullé, nous siégeons tous les deux au conseil régional et nous continuons d’échanger il est vrai, mais a minima. J’ai le sentiment d’avoir été quelque peu mise à l’écart depuis quelques mois. Néanmoins, il n’y a pas eu d’éclat de voix entre nous. Aucunement. Mais j’ai l’impression que je n’ai plus la confiance et l’écoute du maire, parce que je me rends compte que je ne suis plus forcément invitée à toutes les réunions ou aux comités de gestion.
J’ai fait partie depuis 2014 et jusqu’à ce jour d’une équipe. Je m’associe évidemment aux réalisations qui ont été faites dans le cadre de mes délégations parce que j’ai travaillé sur de nombreux projets et je peux assumer le bilan sur le mandat. Maintenant ce qui a aussi provoqué mon départ, c’est que depuis quelques semaines, M.Virapoullé a pris certaines décisions pour lesquelles je n’ai pas été consultée. Je ne peux pas aujourd’hui m’associer à ces récentes décisions comme la titularisation d’une cinquantaine d’agents communaux. Je ne dis pas que je n’approuve pas la titularisation d’agents qui travaillent pour certains depuis plus de 20 ans, mais peut-être qu’on aurait pu faire autrement, peut-être penser depuis 2014 à ce plan de titularisation ou à un plan d’évolution de carrière. Je n’ai pas plus d’informations sur les titularisations qui ont été faites parce que c’est une prérogative du maire qui ne passe pas en conseil municipal. Pour ces dernières titularisations, je n’ai pas été associée et je n’ai pas envie d’y être associée.
Comment envisagez-vous la suite ?
Mon but est d’aller au bout de mon mandat de conseillère municipale jusqu’en 2020. J’ai été élue par la population et je ne veux pas lui faire faux bond. Je vais continuer à assister aux conseils municipaux dans une démarche totalement constructive: si les projets vont dans l’intérêt de la population, bien sûr que je m’y associerais, en revanche si ce n’est pas le cas je m’y opposerais.
Aujourd’hui ma principale préoccupation c’est d’échanger sur différents sujets avec les Saint-Andréens et les Saint-Andréennes et relever leurs attentes. Depuis le début de l’année, j’ai rencontré près de 3000 personnes et l’une des choses qui revient le plus souvent est le besoin de changement. Certaines thématiques reviennent comme l’entretien et plus d’animations dans les quartiers, l’amélioration du cadre de vie ou encore le développement économique de la ville. D’une certaine manière, nous sommes en train de construire la ville pour les générations futures. Les personnes que je rencontre sont tout à fait sensibilisées à cela: quelle ville allons nous laisser à nos enfants ?
Votre nom revient avec insistance pour les prochaines municipales à Saint-André…
Je ne peux pas vous cacher que j’ai beaucoup de sollicitations. Je discute régulièrement de cette probabilité tant avec les médias qu’avec les personnes que je rencontre sur le terrain. Aujourd’hui, je suis toujours dans la réflexion avec les personnes qui m’entourent. Mais à l’heure où je parle, je n’ai pas encore pris de décision.