Pour Michèle, ce n’est plus qu’une question d’heures. Marie va bientôt subir sa 15ème opération chirurgicale en métropole. Cette enfant souffre d’une malformation au visage, appelée fente palatine. Alors que Michèle, assistante familiale, s’occupe d’elle depuis ses deux mois, sa "maman de cœur" ne pourra pas, pour la première fois, l’accompagner dans cette nouvelle épreuve.
Tout commence le 29 janvier, jour de manifestation sociale. Michèle va déposer, comme à son habitude, les enfants dont elle a la charge : Marie, 8 ans, et Lucie, 6 ans. Les écoles tournent au service minimum mais restent ouvertes.
Un appel anonyme à 15h10
A 15h30, les services du Conseil général appellent Michèle pour lui annoncer qu’il n’est pas nécessaire de venir chercher l’enfant à l’école. Une suspicion de maltraitance a été signalée par un appel anonyme sur le 115, à 15h10, sur la personne de Lucie. Lèvre enflée et plaie à la tête ont été constatées sur la petite fille dans le courant de la journée. Michèle est suspectée. Finalement, "à 17h30, on m’appelle pour me dire que Lucie ne reviendra plus".
Encore aujourd’hui, cette dernière ne comprend pas et demande une explication sur l’heure tardive du signalement alors que l’enfant était à l’école depuis le matin.
Le lendemain, c’est Marie, 8 ans qui est retirée de la garde de Michèle. "Aucune explication, pas de préparation psychologique auprès de Marie alors que je m’occupe d’elle depuis qu’elle a deux mois", souligne Michèle qui se sent injustement attaquée après des années de bons et loyaux services. Samedi dernier, Marie a pris l'avion pour être opérée mais Michèle n'a pas pu l'accompagner du fait de la suspicion de maltraitance.
Jamais entendue au cours de l'enquête
"Le dossier a été bouclé et est déjà arrivé sur le bureau du procureur. Comment est-ce possible alors que Michèle n’a jamais été entendue dans cette enquête, d'autant qu'elle a, à maintes reprises et dès le mois de février, sollicité le Procureur sans obtenir de réponse", dénonce Marie Lebon, la présidente de l’UDSPAFAM 974, rappelant que le métier d’assistante familiale est très méconnu.
Le Conseil général, que nous avons contacté cet après-midi, nous explique que la procédure étant en cours auprès du Procureur de la République, il n’est pas possible d’agir pour le moment. La loi leur demande d’assurer la protection de l’enfant en attendant que la suspicion soit levée.
Les services attendent désormais que le Procureur se positionne dans cette affaire, soulignant toutefois que la délégation a été reçue par la présidente la semaine dernière. L'UDSPAFAM rappelle que la réunion avait pour objet la situation difficile des assistants familiaux et non d'un cas isolé.
Durant les 8 ans pendant lesquels Marie était à sa charge, Michèle a accueilli, en plus, 13 enfants au cours de placements d’urgence: "On ne nous demande pas votre avis. Peu importe l’heure, le lieu ou le moment, on nous appelle et, quelques heures après, on nous confie un enfant en grandes difficultés".
Peur pour Marie
Aujourd’hui, Michèle a peur. Dans quelques jours, ou peut-être même dans quelques heures, Marie va subir sa 15ème opération chirurgicale : greffe osseuse et rectification narinière. Pour les 14 précédentes, quand Marie ouvrait les yeux c’est Michèle qu’elle voyait en premier. "Je la connais, elle est capable d’arracher son conformateur et de mettre en danger sa santé. Elle est perturbée depuis le mois de janvier".
Deux rapports sont ressortis des commissions consultatives paritaires départementales, les 20 avril et 8 juin derniers. Les termes "irréprochable", "remarquable" sont évoqués pour parler du travail de Michèle. De nombreux documents de professionnels de santé, référents de la petite fille, attestent qu’il serait prudent de laisser Michèle rejoindre Marie, le temps de l'opération et des soins.
Aujourd’hui, une délégation est restée au Conseil général en soutien à sa collègue. Michèle s’est vue retirer son agrément, puis on le lui a redonné lors de la seconde commission...Pourtant, elle ne travaille plus depuis le mois de janvier.
Pour le moment, une seule chose l’attriste, son éloignement de Marie. "Je vais rester ici en attendant que le Conseil général entende ma demande, je rêve sûrement mais je veux y croire encore" conclut Michèle, les larmes aux yeux.
Tout commence le 29 janvier, jour de manifestation sociale. Michèle va déposer, comme à son habitude, les enfants dont elle a la charge : Marie, 8 ans, et Lucie, 6 ans. Les écoles tournent au service minimum mais restent ouvertes.
Un appel anonyme à 15h10
A 15h30, les services du Conseil général appellent Michèle pour lui annoncer qu’il n’est pas nécessaire de venir chercher l’enfant à l’école. Une suspicion de maltraitance a été signalée par un appel anonyme sur le 115, à 15h10, sur la personne de Lucie. Lèvre enflée et plaie à la tête ont été constatées sur la petite fille dans le courant de la journée. Michèle est suspectée. Finalement, "à 17h30, on m’appelle pour me dire que Lucie ne reviendra plus".
Encore aujourd’hui, cette dernière ne comprend pas et demande une explication sur l’heure tardive du signalement alors que l’enfant était à l’école depuis le matin.
Le lendemain, c’est Marie, 8 ans qui est retirée de la garde de Michèle. "Aucune explication, pas de préparation psychologique auprès de Marie alors que je m’occupe d’elle depuis qu’elle a deux mois", souligne Michèle qui se sent injustement attaquée après des années de bons et loyaux services. Samedi dernier, Marie a pris l'avion pour être opérée mais Michèle n'a pas pu l'accompagner du fait de la suspicion de maltraitance.
Jamais entendue au cours de l'enquête
"Le dossier a été bouclé et est déjà arrivé sur le bureau du procureur. Comment est-ce possible alors que Michèle n’a jamais été entendue dans cette enquête, d'autant qu'elle a, à maintes reprises et dès le mois de février, sollicité le Procureur sans obtenir de réponse", dénonce Marie Lebon, la présidente de l’UDSPAFAM 974, rappelant que le métier d’assistante familiale est très méconnu.
Le Conseil général, que nous avons contacté cet après-midi, nous explique que la procédure étant en cours auprès du Procureur de la République, il n’est pas possible d’agir pour le moment. La loi leur demande d’assurer la protection de l’enfant en attendant que la suspicion soit levée.
Les services attendent désormais que le Procureur se positionne dans cette affaire, soulignant toutefois que la délégation a été reçue par la présidente la semaine dernière. L'UDSPAFAM rappelle que la réunion avait pour objet la situation difficile des assistants familiaux et non d'un cas isolé.
Durant les 8 ans pendant lesquels Marie était à sa charge, Michèle a accueilli, en plus, 13 enfants au cours de placements d’urgence: "On ne nous demande pas votre avis. Peu importe l’heure, le lieu ou le moment, on nous appelle et, quelques heures après, on nous confie un enfant en grandes difficultés".
Peur pour Marie
Aujourd’hui, Michèle a peur. Dans quelques jours, ou peut-être même dans quelques heures, Marie va subir sa 15ème opération chirurgicale : greffe osseuse et rectification narinière. Pour les 14 précédentes, quand Marie ouvrait les yeux c’est Michèle qu’elle voyait en premier. "Je la connais, elle est capable d’arracher son conformateur et de mettre en danger sa santé. Elle est perturbée depuis le mois de janvier".
Deux rapports sont ressortis des commissions consultatives paritaires départementales, les 20 avril et 8 juin derniers. Les termes "irréprochable", "remarquable" sont évoqués pour parler du travail de Michèle. De nombreux documents de professionnels de santé, référents de la petite fille, attestent qu’il serait prudent de laisser Michèle rejoindre Marie, le temps de l'opération et des soins.
Aujourd’hui, une délégation est restée au Conseil général en soutien à sa collègue. Michèle s’est vue retirer son agrément, puis on le lui a redonné lors de la seconde commission...Pourtant, elle ne travaille plus depuis le mois de janvier.
Pour le moment, une seule chose l’attriste, son éloignement de Marie. "Je vais rester ici en attendant que le Conseil général entende ma demande, je rêve sûrement mais je veux y croire encore" conclut Michèle, les larmes aux yeux.