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Surpopulation humaine (II) : quelle population la Terre peut-elle supporter ?

Cette question est la seule qui compte, lorsque l’on évoque les problèmes de la population humaine sur Terre. Que veut dire supporter ? – Pas simplement nourrir cette population : on produit déjà de la nourriture pour plus de 12 milliards de personnes dont on gaspille 30%, découlant du fait que financièrement elle ne vaut […]

Ecrit par Jean-Marc Tagliaferri et Bruno Bourgeon, pour AID, http://aid97400.re – le jeudi 11 juin 2020 à 14H00

Cette question est la seule qui compte, lorsque l’on évoque les problèmes de la population humaine sur Terre. Que veut dire supporter ?

– Pas simplement nourrir cette population : on produit déjà de la nourriture pour plus de 12 milliards de personnes dont on gaspille 30%, découlant du fait que financièrement elle ne vaut quasiment rien (tout comme les énergies fossiles) et dont on nourrit les animaux (d’élevage et de compagnie).

– Tous les humains rassasiés ne se contentent pas de ce seul service qui excède la bio-capacité des territoires surpeuplés : ils aident ces peuples à survivre.

On peut schématiser la structure de la population planétaire ainsi (les chiffres sont gros doigt, mais l’ordre de grandeur est présent) :

– D’abord 2 à 3% de la population, soit 200 millions, sont les hyper-riches, ayant une consommation collective de 1,5 milliards d’humains à la moyenne planétaire (humains « moyens » signifient la consommation moyenne par Terrien)

– Ensuite les riches de tous les pays, environ 500 millions consommant comme 2 milliards d’humains « moyens ». Ils vivent bien, sont probablement conscients que ce mode de vie n’est pas durable, sont parfois même écolos, mais dans une attitude passive : « pourvu que cela dure »

– Puis les classes « moyennes riches » de chaque pays, peu satisfaites de leur sort : 2 milliards de personnes consommant comme 2,5 milliards d’humains « moyens »

– Arrivent les classes « moyennes pauvres » de chaque pays, très insatisfaites de leur sort : encore 2 milliards de personnes consommant comme 1 milliards d’humains « moyens »

– Enfin les miséreux, 3 milliards consommant comme 0,7 milliard d’humains « moyens ».

Tant qu’il y aura des gens plus riches qui ont accès à plus de biens, la majorité des classes plus pauvres fera tout pour y accéder, c’est l’essence même du capitalisme depuis 5 siècles, l’essence même du commerce depuis 30 siècles.

De plus, qui dit population en augmentation de 30%, 40 ou 50% avant stabilisation présumée, dit que nous allons dans les murs. Autrement appelés pics : notamment pour les énergies fossiles mais aussi pour les énergies renouvelables, c’est le cannibalisme énergétique : il est techniquement impossible d’avoir une croissance de la capacité de production d’une source d’énergie renouvelable à un taux excédent celui du taux de retour de cette énergie (le temps que l’installation produise l’énergie initiale consommée lors de sa conception) sans avoir besoin de plus d’énergie fossile. Par exemple : pour le photovoltaïque, le taux de retour énergétique est de 7 ans donc on ne peut croître que de 1/7 = 14% par an. Pour passer des 5TWh actuellement aux 200TWh que la France devrait produire en photovoltaïque, il faudrait 28 ans! Je vous fais grâce du calcul.

Sans compter des pics comme celui des matières premières, ou les perturbations des cycles des sols fertiles, de l’eau, du bois, du poisson, de la biodiversité, etc. Tous ces pics et cycles sont perturbés parce que la population mondiale est trop élevée par rapport aux ressources, surtout dans les pays riches, à forte empreinte écologique. Ainsi, environ trois fois trop d’habitants en France métropolitaine : il faudrait revenir à 22 millions d’habitants pour soutenir durablement notre niveau de vie actuel ; si on veut être plus nombreux, accepter de diminuer d’autant ledit confort : croyez-vous que beaucoup de Français sont prêts à se serrer la ceinture juste pour cela ?

Il nous faut donc oublier les « droits à l’enfant » pour en arriver aux « droits de l’enfant » (et conséquemment aux devoirs des parents). Cesser de considérer qu’une famille, ce sont des parents et des enfants, mais penser plutôt qu’une famille, c’est un groupe d’enfants élevés ensemble (pour la socialisation) avec des personnes adultes de tous âges, liées ou pas par le sang qui s’engagent à s’en occuper… Ce qui permettra au passage de revenir à un urbanisme plus communautaire stricto sensu plutôt que les habitats actuels, îlots d’égoïsme, tels que la société nous les construit. Bouleverser la structure familiale, base de nos sociétés modernes, et revenir à une société « tribale », dans le sens où l’éducation est confiée à la « tribu »? Pourquoi pas.

Dans les pays moins exigeants au regard de l’empreinte écologique, et en croissance démographique notoire, viendra bien le moment où leur empreinte dépassera une Terre.

Bref, et pas seulement dans les pays riches en hiver démographique : nous sommes trop nombreux partout.

 

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