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Sur la voie du licenciement après avoir été interrogés sur leur vie sexuelle

Des salariés et ex-salariés de la SAE accusent leur direction d'avoir procédé à une chasse aux sorcières après que certains d'entre eux aient contesté le contenu d'un questionnaire que leur entreprise voulait leur faire passer.

Ecrit par LG – le lundi 02 février 2015 à 11H46

Rappelez-vous de ce questionnaire osé auquel avaient dû se soumettre des salariés d’une entreprise de la Possession. C’était en août 2014.

C’est en amont de leur entretien d’évaluation annuel que les employés de la Société australe d’équipement (SAE) ont eu la surprise de découvrir que le questionnaire qui les attendait, portait aussi sur leur vie privée…

Les questions posées avaient de quoi décontenancer, surtout dans un cadre employeur/employé. « Votre appétit sexuel a-t-il diminué ? Votre vie sexuelle ne vous donne-t-elle pas entière satisfaction ? Votre vie sexuelle est-elle source de contrariétés ? Etes-vous plutôt satisfait de votre vie affective ? » Voilà notamment le type de questions que leur entreprise, en liaison avec un prestataire, avait cru bon leur poser.

Ce questionnaire n’a pas fait rire les salariés concernés. Les relations se sont même dégradées depuis cet épisode selon ces derniers. Une partie du personnel de la SAE débrayait ce matin. Parmi ces personnes, trois salariés licenciés ou en voie de l’être.

Carole, 9 ans d’ancienneté, a eu le malheur, dit-elle, d’être le moteur de la contestation. « J’ai dit tout haut ce que tout le monde pensait tout bas« . Après avoir reçu un avertissement qu’elle contestera, l’employée sera malgré tout remerciée après avoir reçu sa convocation à un entretien préalable en vue d’un licenciement en octobre dernier.

A ses côtés, Stéphanie, 3 ans  d’ancienneté, a elle aussi écopé de 3 avertissements après avoir tenté de réclamer des explications suite, à la fois à ce questionnaire orienté mais aussi de ce que les employés appellent le « harcèlement moral du responsable des ventes ». Son dernier avertissement lui a valu une mise en garde contre une mise à pied. Courrier reçu le 20 octobre dernier. Interrogé l’année dernière au plus fort du conflit, le directeur de la SAE avait estimé être visé par des employées procédurières qui sont en litige avec des responsables de sa société (JIR 7 août).

Roland, responsable de magasin SAE, prend sensiblement le même chemin vers la sortie. Après six mois d’arrêt maladie, ce dernier est mis à pied depuis vendredi dernier, en attendant un entretien fixé au 11 février, toujours en vue d’un licenciement. Ces trois cas ne sont pas les seuls qui expriment ce malaise. Les salariés relatent également la démission d’un collègue.

L’Union Régionale suit ce dossier de près depuis l’épisode du questionnaire. A la fois la CNIL, l’inspection du Travail ainsi que le procureur ont été alertés. Le syndicat table également sur la mise en place, au sein des deux entités SAE et SAE Production, d’élection de délégués du personnel.

 

Un extrait du fameux questionnaire :

 

Sur la voie du licenciement après avoir été interrogés sur leur vie sexuelle

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