Courrier à l’attention de monsieur le Premier ministre
Objet : Répercussions « désastreuses » de la suppression de l’allocation logement accession
Monsieur le Premier ministre,
J’ai l’honneur d’attirer votre attention sur les très nombreuses répercussions « désastreuses » quant à la suppression de l’allocation logement accession.
A n’en pas douter, les conséquences seront à l’échelle du département de La Réunion et notamment à Saint-André (97440). En effet, pas moins de 1 370 familles saint-andréennes sont susceptibles d’être pénalisées par cette mesure :
- 1 150 familles ont constitué à ce jour une demande d’accession sociale à la propriété au service Habitat de la commune de Saint-André ;
- 206 logements locatifs sociaux sont concernés par une procédure de commercialisation sur les secteurs de Cambuston, de la Cressonnière et du Centre ville ;
- 18 L.E.S (Logement Evolutif Social) dans le cadre de la R.H.I les Manguiers (Résorption de l’Habitat Insalubre) sur le quartier de la Cressonnière ;
- 3 L.E.S dans le cadre de la R.H.I Mille Roches sur le secteur du même nom.
Le présent diagnostic effectué à l’échelle de Saint-André reflète très bien la situation « désastreuse » à l’échelle de l’Ile. En supprimant l’allocation logement accession, « l’ascenseur social » permettant aux ménages les plus modestes d’accéder à la propriété - garant de la mixité sociale - est bloqué au sous sol.
Les répercussions ont manifestement été sous/mal évaluées : mouvements sociaux « pacifiques » des élus sensibles à cette problématique, impact sur l’emploi face à une baisse des chantiers, trouble à l’ordre public par le blocage des chantiers en cours, augmentation des situations de surendettement, … à venir.
A minima et dans un objectif d’équité, une mesure dérogatoire - par décret notamment - doit être prise pour La Réunion avec le maintien cette année de ladite allocation pour une durée de 4 ans – au même titre du dispositif concernant les zones rurales.
Je parle bien entendu ici du « droit à la différenciation », en fonction des « conditions socio-économiques, de l’histoire, de la géographie », constituant un axe fort de la politique du président Macron.
A maxima, le rétablissement de l’allocation logement accession permettra aux réunionnais, aux saint-andréens de s’inscrire à nouveau dans un parcours résidentiel, réponse alternative au logement locatif social.
Je vous prie de croire, Monsieur le Premier ministre, en l’expression de ma haute considération.
Jean Marie VIRAPOULLE