Virginie Chaillou-Atrous répond à ses détracteurs. L’universitaire nantaise spécialisée dans l’histoire de l’esclavage, dont la nomination au poste de maître de conférences à l’Université de La Réunion ne passe décidément pas, a accordé le 22 décembre dernier une interview dans les colonnes du Figaro, où elle dénonce le « localisme » ambiant.
Dans son entretien accordé au quotidien conservateur, Virginie Chaillou-Atrous rappelle que sa thèse portant sur l’histoire des engagés africains à La Réunion au XIXe siècle, correspond « exactement au profil recherché », en plus d’avoir un « profil international et davantage de publications à son actif ». D’où sa nomination en lieu et place de celle d’Albert Jauze, intervenant depuis de longues années à l’Université de La Réunion et agrégé, dont le sujet de thèse « est très éloigné de celui du poste ».
Un choix qui a fortement déplu « aux associations identitaires » selon elle. En effet, le CREFOM et Patrick Karam avait estimé que la candidature d’Albert Jauze n’avait pas été retenue [« parce qu’il était Réunionnais » ]urlblank:http://www.zinfos974.com/Patrick-Karam-L-impression-que-ce-candidat-a-ete-elimine-parce-qu-il-etait-Reunionnais_a101582.html . Le Cran pour sa part avait rappelé [« que le manque de transparence identifié dans le processus de recrutement a été dénoncé à l’intérieur et à l’extérieur de l’Université de La Réunion ».]urlblank:http://www.zinfos974.com/Le-localisme-face-au-neocolonialisme_a106316.html
De leur côté, les défenseurs de Virginie Chaillou-Atrous, estimant que le « mérite doit primer sur l’origine », avaient lancé une [pétition en ligne, sur Change.org]urlblank:https://www.change.org/p/najat-vallaud-belkacem-contre-le-localisme-pour-le-recrutement-au-m%C3%A9rite-%C3%A0-l-universit%C3%A9 « contre le localisme ». Pour eux, « cette triste affaire montre qu’il est urgent d’éloigner certaines décisions des clans et des groupes de pression ».
En juillet dernier, la nomination de l’historienne [avait été suspendue par le tribunal administratif]urlblank:http://www.zinfos974.com/Remplacement-de-Sudel-Fuma-Le-TA-suspend-la-nomination-de-la-candidate-nantaise_a102861.html .
Virginie Chaillou-Atrous ajoute qu’on l’a accusé « d’avoir bénéficié de pressions du président de l’université de Nantes voire de Jean-Marc Ayrault ! ». « Au sein de l’université, on m’appelle ‘La Blanche’. C’est du racisme à l’envers », affirme-t-elle dans Le Figaro. « Comme si l’Histoire de l’île ne devait être écrite que par des Réunionnais. Je croyais avoir passé un concours national de la fonction publique », ajoute la chercheuse.
Un dossier a été envoyé par Virginie Chaillou-Atrous au Défenseur des droits afin que ce dernier fasse la lumière sur cette polémique qui ne cesse de diviser la communauté universitaire…