Hier mercredi, au second et dernier jour de sa visite à La Réunion, le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert a rencontré des acteurs de la pêche, dans la ville du Port. La pêche industrielle, tout d’abord, avec la visite de l’usine Réunipêche, qui conditionne des poissons essentiellement d’importation; la pêche artisanale, enfin, avec une rencontre à huis-clos au Comité des pêches.
A cette occasion, le maire du Port Olivier Hoarau s’est entretenu avec le ministre sur la nécessité de créer un lycée de la mer, en étroit lien avec l’école d’apprentissage de la mer, déjà implantée au Port. Le ministre a « porté une oreille attentive » au maire, sans toutefois se prononcer.
Interrogé sur la ciguatera, dont les tests sont désormais réputés invalides, les souris étant plus résistantes que les hommes à la toxine, le ministre a insisté sur la nécessaire « sécurité alimentaire ». Il semble qu’il soit urgent d’attendre « un miracle scientifique », pour citer Jean-François Nativel. En effet, il faudra attendre l’élaboration d’un nouveau test, préalable à un nouveau protocole de recherche de présence de la toxine dans la chair de requins, soit quelques années encore avant que la commercialisation de la chair de requins ne soit envisagée.
Une sécurité alimentaire qui en revanche semble être [moins prioritaire concernant la leucose bovine]urlblank:https://www.zinfos974.com/Leucose-bovine-Pour-Stephane-Travert-il-faut-conserver-toute-confiance-dans-la-filiere_a129596.html , une exception territoriale, car la maladie bovine est éradiquée en métropole, par l’abattage systématique des animaux malades, ce dont il n’est pas question à La Réunion, dont le cheptel est touché à 80% par la leucose. La sécurité alimentaire semble décidément être à géométrie variable pour Stéphane Travert, qui, lors du vote pour l’interdiction ou non du fameux glyphosate, s’est dit satisfait que la France autorise toujours le controversé biocide.
La rencontre avec le Comité des pêches s’est déroulée hors la présence des journalistes, nous avons donc contacté le président Bertrand Baillif, qui s’est dit relativement satisfait de l’entrevue, bien que n’ayant reçu aucun engagement de la part du ministre, mais un encouragement à poursuivre l’organisation des petits producteurs : « Les organisations de producteurs fonctionnent très bien », a estimé le ministre. En effet, les pêcheurs artisans demandaient au ministre la reconnaissance de l’OPPAR avant 2019, afin que les subventions soient affectées aussi aux pêcheurs artisans, et non plus seulement aux industriels.