Revenir à la rubrique : Communiqué

Stéphane Bijoux : « Pour faire gagner La Re?union »

Stéphane Bijoux, député européen de La Réunion, publie une tribune à la suite du voyage du Président de la République sur l'île.

Ecrit par Ste?phane Bijoux, de?pute? europe?en Renew Europe – le dimanche 10 novembre 2019 à 11H40

« Faire gagner La Réunion, pour moi, ce n’est pas un slogan. C’est un engagement. C’est même la base de mon engagement personnel en politique. C’est le moteur de l’énergie des combats que nous avons à mener aujourd’hui et demain.

Lors de son voyage officiel à La Réunion, le Président de la République a salué et valorisé la résilience qui nous caractérise, pour surmonter les aléas climatiques mais aussi pour affronter les défis socio-économiques et pour créer des solutions innovantes.

Jusqu’à présent, notre île a toujours réussi à surmonter toutes les adversités de notre Histoire collective. A chaque fois, c’est au plus profond d’elle-même, que La Réunion a puisé la ressource nécessaire pour consolider notre socle commun : la solidarité, l’unité dans la diversité, la force de se construire et de se reconstruire après chaque cyclone, après chaque épreuve.

Notre volcan est actif. Les hommes et les femmes de notre île le sont aussi. Cette résilience nourrit notre fierté de rester debout. Je plaide aujourd’hui pour qu’elle soit le moteur d’une nouvelle dynamique constructive dans laquelle chacun de nous a une place et un rôle à jouer.

Compte-tenu du contexte et des enjeux, nous n’avons qu’un seul objectif : faire gagner La Réunion.

Novembre 2018. Novembre 2019. Comme toujours dans la vie : il y a un temps pour tout. Il y a eu le temps de la colère. Sans accepter les dérives des modes d’expression qui ont été choisis, en condamnant toujours les violences et les blocages, comme beaucoup de Réunionnais, j’ai toujours compris la légitimité du message de fond sur la dignité, sur l’égalité en général et sur l’égalité des chances en particulier.

Est venu ensuite, le temps du dialogue et du débat citoyen entre les institutions et la population. Pendant la visite présidentielle, j’ai assisté à la restitution d’une séance de travail du Conseil Consultatif Citoyens de la Région Réunion et du Conseil Citoyen de l’Observatoire des prix, des marges et des revenus. Je veux dire que j’ai été impressionné et fier : la pertinence et le pragmatisme des propositions montrent que nous sommes vraiment maintenant dans le temps de la co-construction des solutions.

Co-constuire, cela veut dire qu’il faut que chacun fasse un bout du chemin. Cela exige que l’on marche l’un vers l’autre et non pas l’un contre l’autre. Cela nécessite aussi que l’on restaure la confiance. Et la confiance, elle ne se décrète pas : elle se gagne avec le respect des engagements concrets et avec la réalité des actes.

Sur les actes justement : nous commençons à récolter les fruits de nos efforts collectifs. Contre le chômage, les premières victoires arrivent enfin : 2000 personnes ont trouvé un emploi ces trois derniers mois mais ces succès sont encore fragiles. Tout le monde le sait : dans nos familles, nos amis et nos voisins, beaucoup doivent faire face à cette épreuve.

Et c’est justement pour cela que tout le monde mesure aussi le poids des 700 millions d’euros qui ont été mobilisés pour le plan Pétrel. Il s’agit de construire AVEC les Réunionnais et POUR les Réunionnais un dispositif spécifique de relance de l’emploi. 20 mesures fortes ont été identifiées : elles doivent consolider les entreprises pour leur permettre de jouer la carte de l’embauche. Les compétences, les diplômes et l’énergie sont là. Ils doivent pouvoir légitimement trouver leur place dans le public comme dans le privé.

A ce propos, je retiens que le Président de la République a confirmé que l’administration poursuivra ses efforts de valorisation des compétences locales. N’en déplaise à quelques-uns, personnellement : c’est pour moi une démarche fondamentale de reconnaissance de nos talents et des efforts qui sont accomplis par nos jeunes et par leurs parents.

Je veux réaffirmer qu’il est loin le temps du complexe « de la goyave de France ». Et c’était aussi cela le message du Président de la République au Sommet Choose La Réunion. Trop souvent encore, nous pensons que le succès est pour les autres alors que nous sommes des experts reconnus dans beaucoup de domaines et notamment dans le numérique. Je soutiens fortement cette ambition internationale pour faire gagner La Réunion dans la zone Océan Indien. Au Parlement européen, pour mon groupe politique, je serai rapporteur pour le prochain programme de financement européen de coopération régionale « InterReg ». En cohérence avec la vision d’Emmanuel MACRON, je compte bien défendre les atouts internationaux de l’Outre-mer en général et de La Réunion en particulier. Notre insertion régionale est une carte forte que nous devons impérativement jouer avec optimisme.

Un optimisme réaliste et confiant qui me fait croire aussi qu’il est encore temps d’agir pour protéger le patrimoine naturel que nous avons reçu de nos ancêtres et que nous voulons transmettre à nos enfants. C’est aussi cela : faire gagner la Réunion. Alors, je plaide pour que le plan Pétrel constitue aussi une opportunité de créer une passerelle entre écologie et économie.

Avec la trajectoire 5.0, portée avec efficacité et conviction par la Ministre des Outre-mer Annick Girardin, je crois que nous avons collectivement la capacité de faire la démonstration que nous pouvons sur notre île, faire un lien fort entre l’agriculture et l’environnement ; entre l’industrie et l’économie circulaire. J’ai pris l’engagement de concilier le développement économique et le respect de notre biodiversité. Aussi, je veux partager cette conviction que créer des nouveaux métiers pour protéger la nature, n’est pas une utopie : c’est à la fois une nécessité économique et une exigence sociétale.

Enfin, Faire gagner La Réunion, c’est aussi protéger la production locale et accompagner la consolidation indispensable et la nécessaire transformation du monde agricole. « Produire local » et consommer nos « produits péï » sont des éléments importants de l’équation complexe de la lutte contre la vie chère.

Les fonds de l’Europe sont indispensables à la fois aux infrastructures et aux emplois. C’est tout le sens du message que nous avons adressé cette semaine, le Président du Département Cyrille Melchior, mon collègue Younous Omarjee et moi, au nouveau Commissaire européen à l’agriculture. Au Parlement européen, travailler pour la préservation des budgets agricoles est une priorité pour moi. Parce que nos planteurs sont courageux ; parce que nous leur devons beaucoup et que leurs efforts nous permettront d’atteindre l’autosuffisance alimentaire d’ici 10 ans environ : les professionnels du monde agricole et industriel de La Réunion sont des piliers de notre fierté.

Notre fierté justement. Elle doit être le carburant constructif de notre démarche de co-construction de La Réunion, avec l’Etat, avec nos voisins et avec l’Europe bien évidemment. Volontairement, le Président de la République a salué la force d’une expression créole de nos parents et grand-parents qui ont courageusement forgé notre héritage : « pa kapab’ lé mor san essayé ». Abandonner et renoncer, ne sont pas des verbes créoles. Aujourd’hui, la proposition est de mettre ensemble le meilleur de chacune et de chacun pour faire gagner La Réunion. Je sais que nous pouvons y arriver. »

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

Renouvellement des navires de pêche en Outre-mer : Marie Guévenoux salue l’octroi d’aides publiques

Marie GUÉVENOUX, ministre déléguée chargée des Outre-mer, Jean-Noël BARROT, ministre délégué chargé de l’Europe, et Hervé BERVILLE, secrétaire d’État chargé de la Mer et de la Biodiversité, saluent la décision de la Commission européenne d’autoriser l’octroi d’aides publiques pour renouveler les flottes de pêche à La Réunion, en Martinique et en Guadeloupe, ainsi que l’ouverture d’un régime ad hoc pour la Guyane.