Les huit familles du « collectif sentier Dandin » à Sainte-Suzanne ne lâchent rien. Elles manifestent depuis deux semaines contre le projet d’un immeuble de 46 logements de la Semader. Si les riverains se plaignent des nuisances sonores et de la poussière depuis janvier, ce n’est pas le plus dérangeant. Le sentier qui relie la rue Pierre Mendès France et la rue Edmond Albius devrait être bloqué par les travaux pendant une durée indéterminée. Or, c’est grâce à ce sentier que les habitants ont accès à leurs maisons.
Le trou béant sur le terrain d’une des autres familles du quartier – Pascal et Jacques Delorme qui ont créé la SCCV Benjamine – témoigne de l’ampleur des travaux qui commençaient à empiéter non seulement sur le terrain d’une voisine, mais également sur le sentier « historique » Dandin. Un sentier qui appartient aux familles mais soumis à une servitude de passage. Obligé de laisser passer tout le monde.
C’est grâce aux actions du petit groupe de riverains qu’un grillage a été posé pour maintenir le passage. Mais alors que les travaux progressent, le sentier devrait être fermé. La solution ? Passer par un autre chemin bien plus long puis sur un terrain privé. « Nous ne pouvons pas avoir notre terrain ouvert au public », s’indigne une des propriétaires. De plus, aucune trace écrite de ce nouveau sentier prévu. « Cela fait 3 ans qu’on attend un acte notarié », ajoute une riveraine.
Ce vendredi, le quartier était calme. Pour cause, la voisine qui voyait les camions passaient sur son terrain sans autorisation a fait stopper les travaux. Autres changements effectués sans prévenir : un local à poubelles désormais affecté au projet immobilier et les boîtes aux lettres déplacées. Les riverains ont donc dû aller à la recherche de leur courrier et ne savent pas où déposer leurs déchets. Comme oubliés, ils rappellent que le trottoir de la rue Pierre Mendès France – portion où se trouve l’entrée du sentier – est bloqué. Quelques centimètres de passage qui ne pourraient convenir à une personne malade ou handicapée. « Pour laisser passer les chiens errants », auraient précisé les ouvriers. Une portion de trottoir qui mène au sentier tout aussi dangereux car interdit par arrêté municipal depuis le passage du cyclone Fakir il y a un an. « Mais nous n’avons pas le choix ».
Le collectif a obtenu un rendez-vous avec le maire de Sainte-Suzanne samedi dernier mais dit n’avoir pas obtenu de réponses.