Chloë P., 22 ans, a une relation avec le père de son deuxième enfant depuis 2017. Le dimanche 4 octobre, il est 3 heures du matin quand les gendarmes interviennent chez ses beaux-parents. Après une journée festive en famille, le couple s’est disputé. Suite à un « ralé-poussé » et de multiples injonctions d’arrêter à son compagnon, elle se saisit d’un couteau de cuisine et le « pique » à 3 reprises. Après avoir appelé la gendarmerie pour expliquer son geste, elle est récupérée par les militaires sur le chemin puis placée en garde à vue.
Elle est contrôlée à 0,7 g/l et son compagnon à 1,52 g/l. Le couple est, selon les témoignages familiaux, adepte des disputes. « J’ai pris le couteau car il m’a étranglé et m’a mis des coups de poing au visage et des coups de pieds dans le dos », affirme t-elle à la barre. Pour autant, la présidente fait remarquer que le certificat médical établi ne correspond en rien à ses affirmations. La victime, de son côté, a refusé d’aller à l’hôpital. Selon les gendarmes, il été trop occupé à vouloir se venger.
« Elle justifie les coups par de la légitime défense mais rien ne vient corroborer ses dires« , indique la procureure. « Quand les premiers coups sont portés, la victime est de dos. Les témoignages laissent penser qu’elle était prête à ce passage à l’acte. Elle tient le couteau pointe vers le bas et les zones ciblées sont létales. Je vous demande une peine de 2 ans de prison dont 1 an assorti du sursis probatoire ainsi que le maintien en détention », requiert le parquet.
« C’est un remake de l’affaire Jacqueline Sauvage ! »
« C’est un remake de l’affaire Jacqueline Sauvage ! » s’exclame la défense. « On nous fait croire que ce dossier contient beaucoup d’éléments mais il n’y a rien, c’est parole contre parole. Tout s’est passé dans le noir, il n’y a pas de témoin. Ce qui est ressort de cette affaire, c’est que c’est une femme qui a agressé son compagnon. Lui, a déjà été condamné pour des faits de violence, de plus, elle a un jour d’ITT et lui aucun. Elle n’a pas de casier judiciaire, in ne peut pas l’envoyer à Domenjod« , plaide l’avocate.
Au regard des faits, la prévenue s’en sort plutôt bien. La présidente a sans doute tenu compte de sa virginité judiciaire et la condamne à une peine de 14 mois de prison dont 10 mois de sursis probatoire. Néanmoins, pour les 4 mois restants, elle est incarcérée à la prison de Domenjod.