Le gérant de station service de Saint-Denis, Vincent Vellayoudom, comparaissait ce mardi devant le tribunal correctionnel de Champ-Fleuri pour avoir [servi de l’essence à tous les véhicules se présentant à la pompe, alors que sa station de la Technopole à Saint-Denis avait été réquisitionnée par la préfecture]urlblank:https://www.zinfos974.com/%E2%96%B6%EF%B8%8F-Stations-requisitionnees-Un-gerant-passe-la-nuit-en-garde-a-vue_a134130.html au moment des manifestations des Gilets Jaunes en novembre dernier. Il était donc dans l’obligation de ne servir que les automobilistes autorisés (professionnels de santé, secours, police, etc), mais le gérant en a décidé autrement pour « garantir sa sécurité et celle de ses 25 employés ». Tout en ayant demandé une présence policière au préalable; sans réponse.
Il le rappelle devant la justice : « les gros bras », « la pression », « Et s’ils mettent le feu »… « Pendant cette période, c’était l’enfer, je devais faire la sécurité la nuit. On était livrés à nous même, il n’y avait même plus la police ». Pour lui, il était donc question de maintenir la paix dans une période de tension sociale particulière. Sa façon de négocier avait été de refuser de faire le plein mais autoriser du carburant à hauteur de 20 euros par personne non-autorisée.
Pour l’avocat de Vincent Vellayoudom, Me Jean-Jacques Morel, le gérant était en situation de nécessité, ayant « fait ce qu’il a pu dans une situation explosive ». De plus, le policier, qui n’était pas en service à ce moment-là et qui a dénoncé les faits, l’a fait alors que la réquisition avait été levée. Ce que la cour reconnait: il s’agissait donc de la déclaration d’un citoyen lambda à un moment où la réquisition n’était plus en place. Le gérant avait néanmoins avoué servir le public.
Avant de reconnaître l’honnêteté de Vincent Vellayoudom, le juge rappelle l’importance de préserver le carburant, en situation de crise, pour les services de secours et de sécurité. Il est donc condamné à une amende de 1000 euros et 2000 euros avec sursis. Quant au salarié, également jugé pour les mêmes faits, il est relaxé.
Vincent Vellayoudom a depuis demandé à être retiré de la liste de réquisition afin d’éviter toute autre situation embarrassante.