Le 22 juillet dernier, Eric roule dans le quartier de Terre-Sainte. Une voiture lui force le passage et le choc est évité de peu. Fou de rage, Eric va poursuivre celui qui a osé risquer l’intégrité de sa voiture. Il va donc le poursuivre jusqu’au centre-ville de Saint-Pierre. Il va alors se déchaîner contre le conducteur fautif, une personne âgée et handicapée comme l’indiquait le macaron sur sa voiture. Ce sont les témoins de la scène qui sauveront la victime en stoppant l’agresseur.
Face au tribunal, Eric va donner une tout autre version des faits. Selon lui, c’est la victime qui serait sortie de sa voiture pour le provoquer. Lui aurait joué l’apaisement et n’aurait porté aucun coup. Il assure que « ça ne sert à rien de se bagarrer, on prend de l’âge » . Une version totalement contradictoire à la version des 4 témoins et de la victime, qui s’est vue prescrire 10 jours d’ITT.
Pour Me Soizic Panefieu, qui représente la victime, « les faits sont simples, mais restent incompréhensibles. Il y a eu un véritable acharnement. Il ne s’est arrêté que lorsque la victime a été humiliée. Il n’a pas pu aller plus loin grâce à l’intervention des témoins. Qu’est-ce qui se serait passé si la rue était vide ? »
La robe noire indique même que pour son client, « le coup de grâce a été de le voir venir porter plainte au commissariat et l’accuser de vouloir se faire de l’argent sur lui parce qu’il est handicapé et qu’il voulait empocher de l’argent sur lui. »
La procureure va de son côté attaquer la posture du prévenu. » Je ne comprends pas la version qu’il continue d’adopter. On l’entend venir jouer le sage alors qu’il a commis une agression gratuite. Heureusement que les gens sont intervenus », souligne la parquetière avant de requérir une peine de 8 mois de prison avec sursis et une suspension de 6 mois de son permis de conduire.
La version du prévenu a rendu la tâche difficile pour son avocat, Me Bruno Raffi. Il regrette qu’aucune caméra n’ait pu filmer la scène. Il demande que la suspension du permis soit écartée de la peine.
Le tribunal va le condamner à 6 mois de prison avec sursis et à 4 mois de suspension de permis. Les dédommagements seront définis plus tard lors d’une audience sur intérêts civils.
*Prénom d’emprunt