Si de jour les gilets jaunes sur la route tiennent le mouvement, la nuit appartient dans plusieurs villes de l’île aux casseurs et aux pilleurs. Des jeunes jusqu’alors inconnus de la justice se livrent alors à de « la délinquance d’opportunité », a commenté hier le vice-procureur du tribunal de St-Pierre.
A la barre, Alan S, 25 ans et Lucas C, 21 ans. Les deux jeunes sont accusés d’avoir participé au pillage du magasin Courir dans la nuit de dimanche à lundi. C’est la 2e nuit d’échauffourées à St-Pierre. A 21h, lors d’une première patrouille, les forces de l’ordre remarquent bien que le rideau de fer qui protège l’enseigne a été défoncé, plusieurs individus s’extirpant du magasin les bras chargés et des articles au sol. A leur retour, les policiers constatent des faisceaux lumineux à l’intérieur du Courir. Phares éteints, ils se positionnent juste devant l’entrée et n’ont plus qu’à attendre. Alan S et Lucas C sont interpellés à leur sortie. Un troisième individu, Boris, est toujours recherché.
Face aux juges, les deux prévenus reconnaissent les faits. Ce soir-là, Boris vient à leur rencontre et leur montrent un sac poubelle contenant six paires de basket Nike provenant de l’enseigne spécialisée dans les articles de sport. Ils décident donc d’accompagner Boris.
« Il ne s’agit pas d’en faire des symboles par ces temps troubles », a déclaré le vice-procureur qui a toutefois requis 18 mois de prison dont 10 avec sursis assortis d’un mandat de dépôt, en répression à « ces actes de pillage » et « l’absence de responsabilité ».
Alan S et Lucas C ont finalement été condamnés à un an de prison avec sursis, à 210 heures de travaux d’intérêt général pour « des faits inadmissibles », a souligné la présidente du tribunal qui leur a vivement conseillé de rester chez eux.