« Si rien n’est fait on va vers la catastrophe ». Cet ex-employé de CKC imprimerie, sous couvert de l’anonymat, souhaite tirer la sonnette d’alarme. Implantée il y a plus de 30 ans dans la ZI n°2 à Saint-Pierre, depuis trois ans la société gérée par le groupe éponyme Chane-Ki-Chune, détenteur notamment du Quotidien, fonctionnerait en « autogérance ». Le départ de l’attaché de direction, remplacé par un commercial promu dans l’équipe de direction, a entrainé la société vers la pente glissante, estime-t-il. « Nommé à un autre poste dans l’une des sociétés du groupe, sa présence est rare ».
L’activité sur le site de Saint-Pierre serait même en berne depuis le début le l’année. « L’imprimerie NID à Saint-Denis, qui appartient également au groupe, rencontre ces derniers temps un problème technique donc les travaux sont transférés ici mais sinon nous étions payés à nous tourner les pouces », regrette-t-il.
A ce manque d’activité, s’ajouterait un parc de machines obsolètes et un manque de perspective à court, moyen et long terme. « Il n’y a aucune discussion ni négociation, ça n’avance pas ». « Sans commerciaux dans le sud, comment décrocher de nouveaux contrats et tenter de relancer l’activité », s’interroge l’ex-employé. Les trois commerciaux partis à la retraite n’ont pas été remplacés.
Pour ses anciens collègues livrés à eux-mêmes, l’homme souhaite qu’une solution soit trouvée rapidement mais pressent que cette inertie au sein de la direction ne soit qu’un premier pas vers la fermeture de l’imprimerie fondée par Maximin Chane-Ki-Chune. « La laisserait-on mourir pour mieux la fermer? » Une vingtaine de salariés travaillent dans cette imprimerie spécialisée dans l’impression offset, numérique et la publication assistée par ordinateur.
Selon l’ex-employé, un plan de restructuration devait être présenté pour ce mois de juin, « mais jusqu’à maintenant les salariés n’ont reçu aucune nouvelle », déplore-t-il. « L’ambiance dans les ateliers y est d’ailleurs morose », décrit-il.