Après des années de guerre ouverte, le conflit familial entre le clan Adigadou et Narsaman a fini ce jeudi devant le tribunal correctionnel de St-Pierre. Les deux familles s’écharpent depuis des dizaines d’années sur fond d’héritage foncier.
Sur le banc des accusés ce jour-là, Eric Narsaman et son petit frère Laurent. Le 6 mars dernier, Jonathan Adigadou, Kandan et leur père Patrick procèdent à la remise en l’état du Chemin Andigadou, conformément à une décision de justice. L’enfouissement de tuyaux tout-à-l’égout déclenche la colère de Laurent et surtout celle d’Éric. Des galets sont lancés et des menaces proférées. Un des galets touche Jonathan alors qu’il est de dos. De l’autre côté, les deux prévenus rétorquent que le godet du tractopelle utilisé par Jonathan les a touché, mais dans la manœuvre de l’engin, donc sans intention ni occasionner de blessures. Jonathan et Eric sont en fait cousins.
Faire passer un fusil pour un manche à balai
A la barre, Laurent reconnaît les jets de galets, pour se défendre face au tractopelle, mais Eric maintient sa version. Hors de lui, si il est entré dans le domicile familial ce n’est non pas pour en ressortir avec un fusil comme attesté par de nombreux témoins et confirmé par les images capturée par Kandan, mais avec un manche à balai. « Je l’ai pris pour taper sur le portail, faire du bruit », prétend Eric.
Au delà du caractère saugrenu de l’explication, le conseil du clan A a tenu à alerter sur la situation qui risque de dégénérée. « Si on ne prend pas au sérieux ce conflit, il risque de finir devant la cour d’assises « , prévient-il.
Le tribunal a finalement prononcé 4 mois de sursis mise à l’épreuve et interdiction de porter une arme pendant 5 ans à l’encontre d’ Eric pour ces faits de menace avec arme et menace de mort. Son frère écope de 3 mois de sursis ainsi que l’interdiction de porter une arme pendant 2 ans. Tous deux se sont vu signifier l’interdiction d’entrer en contact avec les victimes et l’indemnisation solidaire de 200 euros pour chacune d’entre-elles.