Le 14 juin dernier, Joël, 31 ans, patiente dans sa geôle du tribunal judiciaire de Saint-Pierre en vue de sa présentation à un magistrat pour des faits de délits routiers.
Quand sonne la pause méridienne, les gendarmes s’absentent quelques minutes. Le trentenaire, lui, secoue la porte de sa cellule et parvient à l’ouvrir sans grande difficulté. Et pour cause, le verrou est défectueux depuis le mois de juin. L’homme quitte les lieux sans éveiller le moindre soupçon. Il sera finalement retrouvé quelques heures plus tard à l’Etang-Salé.
Le 16 juin dernier, le Portois devait à la fois répondre d’évasion et de conduite sans permis, sous l’empire d’un état alcoolique, devant le tribunal correctionnel sudiste. Formulant un délai pour préparer sa défense, il a finalement été jugé, ce lundi, par les magistrats.
« Il a cédé à la panique car il pensait devoir regagner la Cayenne, là où il aurait subi des violences en 2014. Il n’a pas voulu se soustraire à la garde à laquelle il était soumis puisqu’il n’y avait pas de garde. Il n’avait pas non plus l’intention de recouvrer la liberté car il avait fait le choix de partir vers le nord pour regagner soit la prison de Domenjod, soit celle du Port« , a plaidé son conseil avant de demander la relaxe.
Quant à sa conduite sans permis avec un taux de 0,78 g d’alcool/l de sang, le 12 juin dernier à Saint-Leu, le prévenu a reconnu sa culpabilité. « Je n’ai jamais passé le permis. C’est très grave. Je me suis laissé emporté par l’alcool et par mon découragement « , explique-t-il, la voix étranglée par l’émotion. Souffrant d’un trouble de la personnalité, le mis en cause fait état de 16 condamnations à son casier judiciaire, notamment pour des faits de même nature.
Pour la procureure, nul doute sur sa culpabilité. Au vu de son récent contrat de travail, une peine de 8 mois de prison dont 4 assortis d’un sursis a été demandée à son encontre pour les délits routiers. Et 4 mois ferme pour l’évasion. En outre, une obligation de travailler, de se soigner, et de passer le permis ont été formulées.
Des réquisitions suivies à la lettre par le tribunal. L’homme devra purger sa peine à domicile grâce à un bracelet électronique.