
Imaginez-vous, en tant que jeune femme, recevoir constamment des messages sur votre répondeur d’un numéro masqué. Imaginez en plus que ces messages ne sont que de forts bruits de respiration. C’est ce qu’a vécu la pauvre Irina* pendant près d’un mois.
Et puis un jour, un numéro inconnu s’affiche sur le téléphone de la mère de famille. Au bout du fil, une femme qui exige des explications pour savoir pourquoi son mari lui a passé autant d’appels. Irina découvre enfin qui la harcèle et c’est loin d’être une surprise.
Installée depuis plus deux ans à Saint-Pierre, Irina, âgée d'une trentaine d'années, a des soucis avec l’un de ses voisins. Alain*, approchant la soixantaine, lui a déjà fait des avances qu’elle a refusées. Ce dernier n’a pas digéré ce refus.
À la barre du tribunal, Alain affirme qu’il ne savait que c’était interdit de harceler quelqu’un au téléphone. Il assure que "c’était pour l’énerver, mais pas pour l’intimider". Selon lui, le déclencheur a été le fait qu’elle dise sur Facebook qu’il avait menacé ses enfants.
"Vous avez vu le film Scream ?"
L’un des points que le tribunal essaie de comprendre, c’est comment Alain s’est procuré le numéro. Alain affirme qu’Irina le lui avait donné comme elle vend des pâtisseries dans le quartier. De plus, le numéro serait indiqué sur sa page Facebook. De son côté, la victime jure ne jamais lui avoir donné son numéro et avoir refusé sa demande de contact sur le réseau social.
En effet, la jeune femme avait peur de lui et de son attitude. "Il venait tout le temps chez moi. Il n’arrête pas de regarder chez nous par-dessus la clôture. Il a même déjà agressé mon mari", indique-t-elle en précisant ne pas avoir porté plainte à ce moment-là.
Me Farid Isse, qui défend Irina, va expliquer le calvaire de sa cliente. "C’est la victime qui souffre de cette désinvolture. Il a dû espérer qu’il pourrait se faire la petite étrangère. Il fait un peu la loi, il se présente comme le cowboy du quartier. Il lui a dit qu’il pouvait soulever son mari facilement. Vous avez vu le film Scream ? Les victimes pensent d’abord que c’est un jeu, mal ça finit mal pour elles. C’est le hasard qui a voulu que ce soit sa femme qui ait des doutes et que le pot aux roses soit découvert", plaide-t-il avant de demander 2.000 euros de dommages.
L’obtention du numéro reste un mystère
Une inquiétude partagée par le ministère public. "Cela a dû être l’enfer pour elle. S’il reconnaît les faits, il y a deux versions différentes sur le contexte. Il est inconnu au bataillon, mais on ne sait pas comment il a eu le numéro. C’est un problème, car elle a peur. Surtout s’il s’est servi des fichiers de son boulot pour avoir son contact", souligne la procureure avant de requérir 900 euros d’amende et l’interdiction de contact avec la victime.
Pour Me Bruno Raffi, son client "n’est pas plus shérif qu’un autre. Comment une dame qui fait commerce de pâtisseries peut ne pas donner son numéro ou l’afficher sur Facebook ?" souligne-t-il pour expliquer comment il s’est procuré ledit numéro.
Le tribunal va le condamner à trois de prison avec sursis. Il a interdiction d’entrer en contact avec la victime sous peine d’aller directement deux mois en prison. Il devra également la dédommager à hauteur de 300 euros.
*Prénoms d’emprunt
Et puis un jour, un numéro inconnu s’affiche sur le téléphone de la mère de famille. Au bout du fil, une femme qui exige des explications pour savoir pourquoi son mari lui a passé autant d’appels. Irina découvre enfin qui la harcèle et c’est loin d’être une surprise.
Installée depuis plus deux ans à Saint-Pierre, Irina, âgée d'une trentaine d'années, a des soucis avec l’un de ses voisins. Alain*, approchant la soixantaine, lui a déjà fait des avances qu’elle a refusées. Ce dernier n’a pas digéré ce refus.
À la barre du tribunal, Alain affirme qu’il ne savait que c’était interdit de harceler quelqu’un au téléphone. Il assure que "c’était pour l’énerver, mais pas pour l’intimider". Selon lui, le déclencheur a été le fait qu’elle dise sur Facebook qu’il avait menacé ses enfants.
"Vous avez vu le film Scream ?"
L’un des points que le tribunal essaie de comprendre, c’est comment Alain s’est procuré le numéro. Alain affirme qu’Irina le lui avait donné comme elle vend des pâtisseries dans le quartier. De plus, le numéro serait indiqué sur sa page Facebook. De son côté, la victime jure ne jamais lui avoir donné son numéro et avoir refusé sa demande de contact sur le réseau social.
En effet, la jeune femme avait peur de lui et de son attitude. "Il venait tout le temps chez moi. Il n’arrête pas de regarder chez nous par-dessus la clôture. Il a même déjà agressé mon mari", indique-t-elle en précisant ne pas avoir porté plainte à ce moment-là.
Me Farid Isse, qui défend Irina, va expliquer le calvaire de sa cliente. "C’est la victime qui souffre de cette désinvolture. Il a dû espérer qu’il pourrait se faire la petite étrangère. Il fait un peu la loi, il se présente comme le cowboy du quartier. Il lui a dit qu’il pouvait soulever son mari facilement. Vous avez vu le film Scream ? Les victimes pensent d’abord que c’est un jeu, mal ça finit mal pour elles. C’est le hasard qui a voulu que ce soit sa femme qui ait des doutes et que le pot aux roses soit découvert", plaide-t-il avant de demander 2.000 euros de dommages.
L’obtention du numéro reste un mystère
Une inquiétude partagée par le ministère public. "Cela a dû être l’enfer pour elle. S’il reconnaît les faits, il y a deux versions différentes sur le contexte. Il est inconnu au bataillon, mais on ne sait pas comment il a eu le numéro. C’est un problème, car elle a peur. Surtout s’il s’est servi des fichiers de son boulot pour avoir son contact", souligne la procureure avant de requérir 900 euros d’amende et l’interdiction de contact avec la victime.
Pour Me Bruno Raffi, son client "n’est pas plus shérif qu’un autre. Comment une dame qui fait commerce de pâtisseries peut ne pas donner son numéro ou l’afficher sur Facebook ?" souligne-t-il pour expliquer comment il s’est procuré ledit numéro.
Le tribunal va le condamner à trois de prison avec sursis. Il a interdiction d’entrer en contact avec la victime sous peine d’aller directement deux mois en prison. Il devra également la dédommager à hauteur de 300 euros.
*Prénoms d’emprunt