Revenir à la rubrique : Faits divers

St-Pierre: Femme seule, pas seule, la CAF cogne mais la chasse est (très) sélective !

La CAF tient à avoir sa livre de chair fraîche et plus c’est facile, meilleur est le gibier. La nausée… « i[C’est un peu trop facile, a asséné son représentant à la barre. Beaucoup de femmes sont soi-disant seules]i ». Tout ça pour qui ? Al Capone ? Un ex-ministre mauvais payeur ? Un parti politique tricheur […]

Ecrit par Jules Bénard – le vendredi 12 septembre 2014 à 07H05

La CAF tient à avoir sa livre de chair fraîche et plus c’est facile, meilleur est le gibier. La nausée…

« i[C’est un peu trop facile, a asséné son représentant à la barre. Beaucoup de femmes sont soi-disant seules]i ».

Tout ça pour qui ? Al Capone ? Un ex-ministre mauvais payeur ? Un parti politique tricheur ? Même pas. Pour une jeune femme, 25 ans mais en paraissant 18, timide, effacée devant ses juges. Marie se demande ce qu’elle fait là. Nous aussi tant cette pathétique histoire est simple et navrante.

Depuis 2001, elle est séparée du père de leurs deux enfants. Devant le JAF (juge des affaires familiales), un accord a été conclu : l’homme laissait la maison à la maman et leurs deux enfants, en échange de quoi, faiblement argenté, handicapé de surcroît, il est dispensé de pension alimentaire. Madame sollicitera et recevra légitimement les différentes allocations qui lui sont dues. Ca choque qui ? La CAF.

Un jour de pluie où il s’ennuyait, un zélé fonctionnaire de la Caisse ouvre le dossier de Marie et débusque la fraude du siècle. Marie et son ex ont une adresse commune ; le courrier de monsieur est adressé chez madame ; le compte eau-électricité est commun (la maison est à lui mais broutille que ceci) ; outrage de chez outrage, aucun jugement de versement de pension n’a été délivré contre le papa. Pour graisser le compte, on découvre que la jeune femme utilise un véhicule dont la carte grise est au nom de son ex. Oh ! la ! la !

Son sang ne faisant qu’un tour, la CAF met en branle ses plus fins limiers, à charge pour eux de traquer la redoutable délinquante dans les moindres recoins.

Lors d’un contrôle inopiné (ils le sont toujours), on trouve l’ex copain en train d’effectuer quelques réparations dans la maison de ses enfants et de leur maman. Ah ! Vous voyez bien. Il fait des travaux ? C’est la preuve qu’il habite ici. Oui… mais…

La CAF a vraiment soulevé tous les lièvres de la planète dans sa quête obstinée d’une coupable : l’ANPE, les impôts (qui n’ont rien contre une sans boulot), la poste, EDF, les Restos du Coeur et les Chiffonniers d’Emaüs, que sais-je ! Pour prouver qu’une dangereuse délinquante creusait à elle seule le trou de la Sécu. Scrogneugneu ! On allait voir ce qu’on allait voir. Alloc’ sucrées, plaintes au pénal, ah mais !

Oui… mais…, disais-je plus haut. Si le courrier de monsieur est adressé chez madame, c’est que monsieur, malgré son handicap, entretient un gîte en bas-là-bas, au fond de Grand-Bassin. Et qu’on n’a jamais vu un facteur aller y distribuer le courrier. Donc le sien va chez la maman de ses enfants à Plaine-des-cafres.

Les réparations ? Ben oui. Monsieur aime toujours madame et leurs enfants. Alors, il améliore comme il peut, malgré son handicap, leurs conditions d’existence. Moi qui ai déjà du mal à planter un clou sans le tordre et m’exploser l’index, je lui vote des félicitations. Mais pas la CAF.

Les prestations familiales ont été sucrées en 2012, pour leur apprendre à vivre. En attendant le jugement. Heureusement que la peine de mort n’existe plus !

Le procureur Saunier, admettant que la fraude « parent isolé » est courante, comprend les détresses humaines et ne s’acharne pas en comprenant les difficultés de chacun, bien que le représentant de la CAF se soit égosillé sur les dommages causés à la société. Il a juste demandé une amende avec sursis.

Me Germand-Robert n’a eu aucun mal à remettre les choses à leur juste place et quelque peu assaisonné la CAF « i[qui a mal fait son travail ; il n’y a même pas eu une enquête de voisinage ! Nous réfutons ces conclusions hâtives]i ». Prends ça po toué !

Marie s’en tire avec une amende de 2000 euros avec sursis.

On l’aura compris, à la lecture de ce compte-rendu (dont j’assume l’entière responsabilité), que les stupidités administratives nous préoccuperont encore longtemps. Courteline pas mort ! De vraies fraudes existent. Des familles entières portant le même nom, 10, 12 personnes bénéficient de quelque 6 à 8000 euros de prestations sociales, parfois plus.

La CAF juge plus simple, pour quelques centaines d’euros, de chasser à courre une femme sans travail, sans espoir d’en trouver, avec deux enfants à nourrir et un ex handicapé parce qu’il n’y a pas de facteur à Grand-Bassin.

Raconte ça à un cheval de bois et il te fout une ruade. Là, j’ai vraiment les boules !

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

Soupçons d’emplois illégaux à la Région : « Nous étions des facilitateurs »

Au troisième jour du procès sur les emplois présumés fictifs à la Région sous les mandats de Didier Robert, six prévenus ont témoigné, affirmant leur engagement et leur innocence. Yves Ferrières, Sabrina Ramin, Yannick Gironcel, Jean-Charles Maroudé, Ravy Vellayoudom, et Yoland Velleyen ont décrit leurs rôles sans pour certains fournir cependant des détails concrets sur leurs missions. Le procès continue aujourd’hui avec les dépositions attendues de Vincent Bègue et Didier Robert et les réquisitions du parquet qui permettront sans doute d’en savoir plus sur ce qu’a révélé l’enquête menée par les policiers parisiens.

Un incendie se déclare dans un immeuble SIDR à Saint-Denis

Ce mercredi peu avant 19 heures, un appartement situé au 1er étage de la résidence SIDR Camp Jacquot situé à l’angle de la rue Camp Jacquot et général de Gaulle à Saint-Denis a pris feu. Les sapeurs pompiers ont déployé la grande échelle pour accéder à l’appartement en proie aux flammes. Fort heureusement, il n’y a pas de blessés à déplorer. Par mesure de précaution, l’ensemble de l’immeuble a été évacué.

Viol d’une prostituée sur la voie publique : L’auteur présumé ne voulait pas payer

Gabriel*, mis en examen le 25 août 2022 pour un viol commis la veille sur une prostituée rencontrée via les réseaux sociaux, a donné des explications variables sur le non paiement de ses services. Il a été décrit par des experts comme ayant des difficultés relationnelles mais sans dangerosité criminelle. Malgré sa demande de libération, la chambre de l’instruction a maintenu sa détention, suivant l’avis du parquet général qui craint qu’il exerce des pressions sur la victime.

Trafic de stupéfiants en bande organisée : 45 kilos de zamal péi retrouvés au domicile d’un cultivateur

Jean-Cédric L., 45 ans, a été arrêté pour avoir cultivé 45 kg de cannabis chez lui, impliqué dans un trafic entre l’Île Maurice et La Réunion. Après un an en détention provisoire, il a été placé sous contrôle judiciaire, mais reste sous les verrous après un appel du parquet. Le réseau d’envergure bien huilé révèle des envois fréquents et volumineux vers Maurice.

Soupçons d’emplois illégaux : Didier Robert, Alfred Ablancourt et Ismaïl Aboudou se défendent à la barre

La deuxième journée du procès des emplois de cabinet de la Région a conforté la défense dans sa contestation de la partialité de l’enquête menée par l’OCLCIFF : les témoins auditionnés ont en effet tous confirmé l’effectivité des missions effectuées par les ex-conseillers techniques Alfred Ablancourt et Ismaïl Aboudou, tandis que le troisième prévenu appelé à la barre, l’ancien président Didier Robert, a martelé sa légitimité, en tant que chef de l’administration, à choisir lui-même les personnes embauchées dans son cabinet. Enfin, le DGS d’alors Mohamed Ahmed, convoqué comme témoin, a souligné qu’un arrêté relatif à l’organisation administrative de la Région avait rattaché certains services au cabinet, sans que cela ne soit contesté ni par le contrôle de la légalité, ni par le tribunal administratif.