De nature plutôt impulsive et vu que « le grand black » ne veut pas « coopérer », ils se battent. Raphaël V. et de Emerick N., 18 ans et 7 mentions, arrivent en renfort pour le « corriger ». Tout y passe, coups de poing, de pied, agrémentés de poing américains. Prenant la fuite en voiture, la victime sera ensuite caillassée à coup de galets. Les gendarmes interviennent, estimant un attroupement de 40 personnes.
À la barre, le trio est prié de rester dans le box pour s’exprimer afin d’anticiper toute réaction impulsive de leur part. S’ils reconnaissent les violences, ils réfutent avoir volé la chaine de la victime ainsi que le caillassage de son véhicule. Azzad O., qui vient de purger trois ans et demi de prison pour ses faits d’armes, ne comprend pas pourquoi les victimes ne sont pas là pour s’expliquer, « s’ils n’ont rien à se reprocher« . Il fait part de son « sentiment d’injustice », sous-entendant que les victimes ne le sont peut être pas autant qu’elles le prétendent. Sans maitriser le jargon judiciaire, il parle de violences réciproques. Il explique que le conflit avait commencé une semaine avant les faits.
Le procureur estime qu’il n’a pas assez d’éléments pour demander une peine concernant les faits de vol. Il demande une relaxe. Il demande également que les dégradations « graves » soient requalifiées en dégradations « légères ». « On a l’impression de se retrouver devant le tribunal pour enfant. Trois jeunes majeurs qui commettent le même type d’infractions. On ne réfléchit pas, on y va et on cogne. C’est une espèce de match retour. Il n’y a aucune réflexion de leur part« . Le parquet requiert des peines de 8 à 10 mois de prison pour le trio et demande expressément leur maintien en détention. Il indique avoir tenu compte de leur jeune âge pour les quantums.
Du côté de la défense, le maintien d’un sursis probatoire est demandé avec vigueur. « Il est important de les surveiller après », note l’une des robes noires.
Après une longue délibération, Azzad O. écope de 18 mois de prison dont 9 avec sursis probatoire et voit les 5 mois de son sursis précédent révoqués. Raphaël V. en prend pour 12 mois dont 6 avec sursis plus la révocation de 4 mois d’un ancien sursis. Emerick N. est condamné à 8 mois de prison et voit 4 mois de sursis révoqués. Les trois sont maintenus en détention.