Calamiteuse. C’est selon Emmanuel Séraphin le terme qui convient pour qualifier la situation de la commune de Saint-Paul. Le conseiller municipal d’opposition a donné ce vendredi une conférence de presse pour dresser le bilan à mi-mandat de « la méthode Sinimalé ».
Si le maire s’est vanté dans la presse (dans les colonnes du Quotidien) d’être un meilleur maire que lors de sa précédente mandature, Emmanuel Séraphin ironise : « Cela n’est pas compliqué dans la mesure où sa première mandature l’a emmené directement en prison ». Pour l’élu PLR, si le premier magistrat a réussi à être une nouvelle fois érigé à la tête de a commune, c’est en raison d’un programme particulièrement « démagogique ».
Des promesses qui n’ont pas été suivies d’effet, regrette-t-il. Le conseiller municipal fait notamment référence à la gestion du risque requin, qualifiée de « véritable fiasco » avec « des conséquences désastreuses sur la sécurité, l’activité économique de la station balnéaire, la pratique du sport et en termes de gaspillage d’argent public ».
Pour ce qui est des finances communales, après avoir rappelé que « la première mesure phare du conseil a été d’augmenter les indemnités des élus » (mesure réitérée récemment), Emmanuel Séraphin reproche « une gestion sans aucune cohérence », avec des réserves financières qui ont « fondu comme neige au soleil », une augmentation des impôts « malgré les 18 millions de la médiathèque Cimendef » et une « baisse du budget communal de 13% » par rapport à 2013. De quoi mettre en péril les investissements, estime-t-il, avant d’alerter : « On va droit dans le mur ». Le membre de l’opposition rappelle en outre une « masse salariale qui a flambé », passant de 2800 employés en 2013 à 3500 actuellement et dénonce une « politique du nombre », pénalisante et sans plan de titularisation.
« Une politique de privilèges »
Le bilan dressé n’est guère meilleur en matière de logements, où Emmanuel Séraphin déplore « une programmation qui chute » et tâcle : « il n’y a plus d’élu à l’aménagement depuis plus d’un an (date de la [démission d’Olivier Saunier]urlblank:http://www.zinfos974.com/Saint-Paul-Un-adjoint-de-Sinimale-demissionne-avec-fracas_a107861.html , ndlr), cela montre bien que l’aménagement de la commune ne fait pas partie des priorités ». Pour ce qui est de l’emploi et développement économique, « rien ne se passe » selon lui, et en ce qui concerne la culture et le sport, c’est une « politique de déconstruction à grande échelle » qui est reprochée.
Alors que Joseph Sinimalé est aussi le président du TCO, Emmanuel Séraphin en profite également pour évoquer « la situation catastrophique des finances de la structure » dont « le budget 2018 a été difficile à boucler ».
Mais au-delà d’une « gestion de plus en plus calamiteuse », l’ancien adjoint d’Huguette Bello reproche à Joseph Sinimalé de faire passer les intérêts particuliers avant l’intérêt général avec une « politique de privilèges ». Il cite des exemples : « Un poteau lumineux a été posté sur un champ de canne juste en face de la maison de la fille du maire, pour éclairer son portail ». Une mesure qui pose problème lorsque certains administrés font des demandes de points lumineux et n’obtiennent pas de retour, fait-il remarquer.
Autre privilège pointé du doigt :« une place de parking banalisée pour offrir une meilleure visibilité de la vitrine du commerce d’un élu de la majorité », dans le centre de Saint-Paul. Enfin, dans le même genre, « la location d’un bâtiment de l’office de tourisme par un adjoint et vice-précisent d’intercommunalité ».
« Pour le reste du mandat, on va rester très vigilants », prévient le conseiller municipal pour qui l’intention de Joseph Sinimalé est en réalité de « prendre une revanche sur la commune et sur la société ».