
La situation reste tendue. Mercredi 17 février dernier, les syndicats CGTR, FO et SAFPTR de la commune de Saint-Paul transmettaient au maire Joseph Sinimalé un préavis de grève à compter du lundi 29 février, pour une durée illimitée. Ce lundi, une rencontre a eu lieu entre les deux parties.
Pour les syndicalistes, les solutions proposées par la municipalité restent clairement insatisfaisantes. Mécontents, ils ont donné une conférence de presse ce jeudi pour expliquer les points de désaccords.
"Depuis deux ans, le maire ne s’occupe pas du personnel en place"
L’une des principales revendications porte sur le plan de titularisation. Si le maire affirme qu’un accord a été trouvé, avec la titularisation de 20 agents par an, de leur côté, les représentants syndicaux déclarent ne pas vouloir de cette proposition, et revendiquent 50 agents à 100 titularisations a minima chaque année.
"Depuis deux ans, le maire ne s’occupe pas du personnel en place", s'insurge la SAFPTR. "Il n’a rien fait à part embaucher ses militants". Tous reprochent en effet des recrutements "électoralistes" et affirment en avoir assez du "clientélisme" de leur maire. Ils déplorent qu'aucun effort n'ait été pour contenir la masse salariale, comme promis selon eux quelques mois auparavant. "Il y avait environ 2800 employés communaux en 2015, aujourd’hui, on en dénombre 3300", souligne FO.
"Une forte mobilisation à prévoir dès lundi"
Autre revendication majeure, la revalorisation de bas salaires. Les hausses de 65 à 90 euros proposées par Joseph Sinimalé n’ont pas convaincu les syndicalistes, qui refusent "le recul de la date d’attribution au 1er septembre prochain". Ils lui reprochent de verser par ailleurs des primes au hauts salaires. "Nous en avons marre du copinage", se révoltent-ils.
Alors que des "conditions de travail déplorables" sont pointées du doigt, la mise en place d’un service de médecine préventive est également demandée. "Le service est toujours en attente de recrutement et il n’y aura pas de médecine préventive avant août alors que les agents ont besoin de consulter", s’indigne FO.
Pour les représentants syndicaux, bien que le maire affirme le contraire, aucun accord n'a été trouvé ce lundi. "Il passe dans les services pour casser le mouvement en disant que la grève est terminée", déclare la CGTR, pour qui "le maire utilise de vieilles méthodes de pressions". Et si le premier magistrat s'est dit étonné qu'ils ne soient pas venus signer le protocole d'accord, les trois syndicats rétorquent : "Nous n’allons pas signer un protocole fait par monsieur le maire, alors que les propositions ne nous conviennent pas !"
Pour ces raisons, les syndicalistes affirment qu’une "forte mobilisation est à prévoir à compter de lundi". Ils sont toutefois conviés à rencontrer le maire ce vendredi matin.
"Depuis mon arrivée à la tête de cette collectivité, j’ai tenu à instaurer un climat social apaisé avec l’ensemble du personnel et de leurs représentants syndicaux. C’était d’ailleurs l’un de mes engagements – le point 29 précisément – pour ma mandature 2014 – 2020.
Des paroles aux actes, j’ai signé avec l’ensemble des représentants du personnel un protocole actant notamment des rencontres régulières mais surtout l’octroi de moyens leur permettant d’exercer dans les meilleures conditions possibles leur mandat de délégués syndicaux (locaux, matériels bureautiques…) En 22 mois, nous n’avons pas tout réglé mais c’est en cours. Je rappellerai simplement que ces revendications n’avaient jamais eu d’écho favorable sous l’ancienne mandature.
Du côté des personnels, nous avons également négocié de nombreuses avancées avec leurs représentants. Je me suis notamment engagé à donner un coup de pouce aux salaires les plus bas des agents. Des engagements que j’ai rappelés lors de la cérémonie de présentation des vœux au personnel communal à savoir :
- Organiser les promotions internes dès le 1er semestre pour les agents remplissant les conditions et en fonction aussi des critères retenues en collaboration avec les représentants syndicaux
- CDiser les agents servant la collectivité depuis plus de 6 ans selon les conditions fixés par le préfet
- Stagiariser les agents lauréats de concours ou d’examen de la fonction publique
- Mettre en œuvre des mesures de valorisation des bas salaires pour les agents permanents titulaires de la catégorie C
Néanmoins, j’ai tenu à les rencontrer et l’ensemble des points soulevés a été abordé dans un climat apaisé. Les négociations ont été serrées sur 2 des 7 points de revendication : Le plan de titularisation du personnel et La revalorisation des bas salaires
Sur ce dernier premier point, un accord a été trouvé pour relancer la procédure.
Elle concernera 20 agents par an.
Sous réserve néanmoins d’une totale transparence et qu’elle soit équitable. A ce titre, une commission ad hoc regroupant notamment les représentants du personnel sera mise en place. Elle aura la charge d’identifier les agents susceptibles de bénéficier de cette mesure de titularisation selon deux critères définis : l’ancienneté mais aussi la manière de servir la collectivité.
Sur l’autre point, j’ai proposé une revalorisation des salaires au profit des agents dont les revenus sont inférieurs à 1500 euros nets par mois. Il a été convenu de la mise en place de trois catégories de bénéficiaires dont le coup de pouce financier varierait en fonction de l’ancienneté.
Ainsi, pour les moins de 10 ans d’ancienneté, la prime accordée sera de 65 euros nets par mois. Pour ceux qui totalisent entre 11 et 20 ans de présence, la prime sera de 75 euros nets. Enfin pour les plus de 20 ans, la prime sera de 90 euros nets.
Dans le contexte budgétaire que traverse l’ensemble des collectivités, il n’échappera à personne qu’il s’agit là d’un effort sans précédent de notre administration. En tant que maire et politique responsable, je trouve normal d’aider les familles qui perçoivent des revenus les plus bas, qui ont du mal à joindre les deux bouts même si ce poste de dépenses sur les finances municipales doit faire l’objet d’une attention particulière.
Je tiens également à rassurer. Cette dépense supplémentaire pour la collectivité a été prise en compte dans nos orientations budgétaires qui seront soumises prochainement à l’ensemble des élus du conseil municipal.
Pour finir, je dirai que ces propositions ont obtenu l’accord unanime des représentants syndicaux à l’origine de l’appel à la grève. Je devais les rencontrer ce jour pour la signature d’un protocole d’accord. Ils n’ont pas répondu présent. Je ne peux qu’interroger sur les raisons d’un maintien d’un appel à la grève."