Un [braquage à main armée]urlblank:http://www.zinfos974.com/Braquage-et-prise-d-otage-a-St-Paul-Un-blesse-par-arme-a-feu_a117408.html s’est produit hier à l’heure de fermeture du Super U de Saint-Paul. Les habitués du quartier étaient ce matin réunis autour d’un café, à la boulangerie voisine du supermarché.
Riyaz est un commerçant du centre-ville de Saint-Paul. Tous les matins, il vient prendre un café, et lire les journaux, avec des camarades, à la sortie de la prière du matin. Hier vers 20h15, après la prière du soir à la mosquée, il s’est retrouvé devant le Super U, en rentrant chez lui. « J’ai vu toute une armada, le quartier était quadrillé par les gendarmes, et de nombreux badauds regardaient ce qui se passait », dit-il. « On parlait d’une prise d’otages, j’ai croisé une des caissières du Super U, qui était avec toute une équipe d’employés du supermarché près de la station-service. Elle était très inquiète pour sa consoeur restée dans le magasin, d’autant que le vigile a pris une balle. J’ai vu les pompiers le trainer jusqu’à leur camion, garé juste devant la station-service. »
Riyaz s’interroge sur l’efficacité du dispositif, pourtant impressionnant : « Il y avait tellement de personnes autour du supermarché, je me demandais si les braqueurs n’étaient pas parmi la foule, en train de griller une cigarette et de s’amuser qu’on les recherche, alors qu’ils profitaient du spectacle. »
Riyaz et ses comparses de café matinal, eux aussi commerçants dans le centre-ville, s’agacent de l’insécurité grandissante à Saint-Paul. « Avant, il y avait un commissariat dans Saint-Paul, les flics faisaient des rondes dans le centre, c’était dissuasif. Maintenant, la gendarmerie est à l’Étang, les malfaiteurs savent bien qu’ils ont une marge de 5 à 10 minutes avant que les gendarmes n’arrivent sur place, ils ne sont pas bêtes, et sont conscients d’avoir du temps devant eux pour s’enfuir », affirme un deuxième commerçant. « Même les pompiers sont à Savanna, avec les embouteillages, comment peuvent-ils arriver rapidement dans le centre? », ajoute-t-il.
« On a passé un stade, là, c’est carrément du grand banditisme »
Riyaz s’inquiète de l’impact qu’aura ce braquage sur le « business » : « On a passé un stade, là, c’est carrément du [grand banditisme]urlblank:http://www.zinfos974.com/Des-malfrats-parfaitement-au-courant-des-habitudes-du-Super-U_a117409.html . Je prends le pari que ce soir à 19h, il n’y aura plus un chat dans le centre-ville et sur la Chaussée Royale. Après la crise requins, voici le grand banditisme à la Réunion. Ce qui m’inquiète le plus, c’est que les braqueurs n’ont pas été arrêtés, ça va donner des idées aux gens. On ne voudrait pas que les commerçants de Saint-Paul soient obligés de s’armer pour assurer eux-mêmes leur sécurité. »
Marie, cliente de la boulangerie, se dit elle aussi inquiète que les braqueurs n’aient pas été interpellés. « On est en Amérique, pas à la Réunion », dit-elle. « Je passe ici tous les soirs en rentrant du travail, et vais souvent faire mes courses au Super U vers 19h. Heureusement, je n’étais pas là hier soir! J’ai suivi les évènements en direct sur Zinfos, j’en avais des frissons », ajoute-t-elle, visiblement choquée.
Interrogée, une employée du supermarché raconte qu’elle a quitté le magasin à 19h20 hier soir. C’est une personne de sa famille qui l’a informée du braquage en cours par téléphone, inquiète de savoir où elle était. Elle plaint ses collègues, et se dit que cela aurait pu être elle, hier, qui se cachait, terrorisée. Ce matin, le Super U est fermé au public, mais elle et ses collègues vont ranger le magasin pour l’ouverture à 12h30.
À 10h00, le PDG du Super U, Jean-Pierre Lao-Ouine, doit s’adresser à ses employés dans le supermarché.