Ludovic G., 31 ans et Brian A., 21 ans, comparaissaient cet après-midi devant le tribunal judiciaire de Saint-Denis pour avoir commis des violences avec arme, et ce, en réunion. Pour faire simple, ils se sont tapés dessus à coups de barre de fer. La raison de cette bagarre vient d’une autre agression mutuelle datant du mois de mars, pour laquelle l’aîné a déjà une convocation devant le tribunal.
Le 13 mai dernier, ils se trouvent au même moment dans une station-service de la Plaine Saint-Paul. Leurs regards se croisent et ils se sentent mutuellement agressés. Ludovic G. sort de sa voiture et un échange de coups a lieu. Brian A. jette ensuite deux galets sur Ludovic G. alors qu’il repart vers sa voiture, puis il s’enfuit chez lui. Ludovic G. décide de le suivre et une deuxième scène de violence démarre, mais cette fois, avec des barres de fer. Il faudra l’intervention de la mère, du père et de l’oncle de Brian A., présents sur place pour que Ludovic G. parte.
Au final, le père est blessé à la main et se voit décerner une ITT de 6 jours. Les deux prévenus, qui se rejettent la faute, sont placés en garde à vue et jugés ce vendredi. À la lecture des faits par la présidente qui dénonce un « comportement de coq », la synthèse est plutôt simple : il n’y en a pas un pour rattraper l’autre ! Si Brian A. n’a pas de casier, ce n’est pas un « oisillon tombé du nid » non plus. Il ressort de nombreux faits de violences de son dossier en tant que mineur, lui valant deux placements en centres fermés et un suivi socio-judiciaire. Ajoutez à cela des addictions à l’alcool et au zamal et vous obtenez un futur major de promo.
« Vous n’avez visiblement pas besoin de lui pour venir au tribunal »
Ludovic G. a 6 mentions sur son casier et deux convocations en poche pour violences, dont une datant de mars sur Brian A. Pour bien faire, il a été épargné au mois de janvier, avec 6 mois de sursis TIG pour escroquerie. « Vous n’avez visiblement pas besoin de lui pour venir au tribunal », lui rappelle la présidente. Pour la procureure de la République :« Ce n’est pas la gravité des faits qui nous a fait choisir la comparution immédiate, mais le casier de Ludovic G. Il fallait faire stopper ces violences avec armes ». Elle demande une peine de 6 mois de prison avec sursis probatoire pour Brian A. et une peine de 9 mois de prison dont 3 avec sursis probatoire pour Ludovic G.
« Ce sont des motifs futiles au regard des peines encourues. Cela devrait les faire réfléchir », plaide la défense de Brian A. qui ne se gène pas pour charger Ludovic G. lors de sa plaidoirie. « Tout d’abord, ce n’est pas très sympa de la part de mon confrère de charger mon client. Ensuite je ne conteste pas les violences qui ont été commises. Pour la peine, je m’en rapporte à vous », plaide la défense de Ludovic G. Le tribunal reconnaît les deux prévenus coupables.
Brian A. est condamné à 6 mois avec sursis probatoire, soit 105 heures de TIG assorties d’une mise à exécution provisoire. Il devra suivre des obligations de soins, de travail ainsi que des interdictions de port d’arme et d’entrer en contact son comparse. Ludovic G. est condamné à 6 mois de prison dont 3 mois de sursis probatoire. Il se voit décerner des obligations de soins et de travail ainsi que des interdictions de contact et port d’arme.