« Bonjour le tribunal ! », lance Fabrice S. à son entrée dans la salle d’audience du tribunal correctionnel de Saint-Denis. Mais à la lecture des faits qui lui sont reprochés, le trentenaire se met à pleurer des larmes de crocodile, non pas au sujet de ce qu’a enduré sa compagne, mais plutôt sur son sort.
« J’ai explosé », explique-t-il.
Le 1er janvier dernier, alors que sa partenaire entre dans la salle de bain pour prendre une douche, le prévenu la suit, s’énerve, la gifle, lui frappe la tête contre le lavabo avant de la rouer de coups de pied et de poings. « J’ai un problème avec moi-même », commente-t-il à l’attention de la présidente de l’audience de comparution immédiate.
Et de lui-même, c’est en effet ce dont le Saint-Paulois se préoccupe le plus en consommant de l’alcool et du zamal malgré ses précédentes condamnations, huit, dont cinq pour des violences sur autrui. En juin 2021, Fabrice S. avait écopé de 110 heures de travail d’intérêt général. Un véritable dialogue de sourds avec la justice.
Dialogue de sourds avec la justice
En répression, la procureure de la République propose trois ans de prison à effectuer tout de suite, dont 18 mois avec sursis, pour un homme qui, malgré ses antécédents,
« n’a rien fait pour soigner sa violence ». Véronique Denizot prend la peine de lire la déclaration de la victime en détail, décrivant
« un déchaînement de violences sans aucune raison »,
« une vie faite d’humiliations régulières et de gestes brutaux et quotidiens devant les enfants » ainsi qu’une
« une privation de liberté hormis pour aller travailler et subvenir aux besoins d’un conjoint sans revenu ».
« Il fallait qu’il aille aussi loin pour qu’il prenne conscience »,
plaide de son côté la défense.
Le tribunal tranche : Fabrice S., 31 ans, père de plusieurs enfants, est écroué pour 2 ans et écope de la même peine dont la moitié avec sursis probatoire avec obligation de soins et interdiction de contact avec la victime à sa sortie de prison.