Les mots d’introduction de Cyrille Melchior donnaient le ton du degré d’enlisement de la droite pour s’unir à Saint-Paul. « Il s’agit d’une clarification dans le cadre des municipales », annonce d’emblée le conseiller municipal d’opposition et conseiller général. Nul doute que la décision tardive de Didier Robert n’a pas aidé la situation à se décanter à Saint-Paul, concèdent les soutiens de Cyrille Melchior.
En lice pour 2014, il a reçu ce matin le soutien de l’UMP locale pour être son candidat à Saint-Paul. A ses côtés, la nouvelle secrétaire départementale en atteste. « Je soutiens Cyrille qui a déjà fait ses preuves et qui a de l’expérience », souligne Davilla Verdun, qui affirme avoir eu la bénédiction de Michel Fontaine pour dévoiler ce matin l’évidence, au moins côté UMP.
Hésitant sur la formule à employer, le principal intéressé clarifie sa logique pour les prochaines semaines. « Je suis candidat à la tête de liste », à comprendre pour l’Union de la droite à Saint-Paul.
Si la concurrence existe, Davilla Verdun apporte la précision utile que des élus pressentis pour représenter l’UMP n’ont pas sollicité, « à ce jour », l’investiture du parti. Elle faisait référence notamment à Sandra Sinimalé et à Yoland Velleyen. Pour ne pas froisser les partenaires de 2014, elle ajoute que la concertation doit se poursuivre avec Nassimah Dindar et Didier Robert afin de savoir lequel des candidats sera le plus apte pour Saint-Paul. « Si Nassimah Dindar ou Didier Robert nous proposent un candidat à la hauteur de cette ville, pourquoi pas ? »
Les déchirures de l’élection municipale rejouée de 2009 a laissé des traces. C’est pour éviter ces « erreurs », comme l’a qualifié lui-même Cyrille Melchior, qu’il joue la prudence. « Je sollicite le soutien de l’UMP nationale. Maintenant, si je venais à ne pas être choisi (pour les communes de plus de 30.000 habitants c’est Paris qui tranchera fin septembre prochain, ndlr), je me plierai à la décision nationale, car, dit-il, je pense que l’Union de la droite est à portée de main. J’ai des éléments qui me permettent de le dire ». De l’extérieur, rien ne semble si évident tant Joseph Sinimalé semble déterminé à faire cavalier seul.
Si les Saint-Paulois sont désormais informés du soutien de l’UMP à l’égard de Cyrille Melchior, ce dernier précise que Sandra Sinimalé a été mise au courant bien avant cette conférence de presse.
Huguette Bello : adversaire « redoutable »
« Je pense pouvoir être un bon maire pour Saint-Paul », ajoute Cyrille Melchior qui ne dissimule pas la « très forte popularité » dont bénéficie Huguette Bello, qu’il qualifie de députée-maire sortante « redoutable ».
Les louanges s’arrêtent là. L’élu d’opposition, qui est « l’un des seuls à siéger régulièrement », rappelle-t-il, dresse un premier listing qu’il compte bien développer, s’il venait à être désigné tête de liste Union de la droite. « Nous avons des raisons de croire en notre victoire car le changement promis par l’équipe en 2008 n’a pas eu lieu », explique-t-il. Il pointe du doigt « l’absence de réalisations concrètes sur le front de mer, de modernisation de l’éclairage public », pris sous l’angle de la facture énergétique. « La vie rurale dans les hauts souffre, Cambaie n’a pas changé, la zone balnéaire est en perdition », ajoute-t-il. Un constat qu’il alourdit en évoquant « les rivalités internes à la mairie et le conflit larvé au sein du TCO ».
Déjà incollable sur son canton, Cyrille Melchior pourra compter sur « la bonne connaissance du terrain » de Davilla Verdun, « saint-pauloise d’origine », et prête à sillonner l’Eperon, son quartier de coeur. « Voilà pour la partie politique », annonce l’élu. Pour la bonne marche administrative et la connaissance technique, Cyrille Melchior s’entoure de l’ancien DGST (jusqu’en 2011) Jean-Pierre Giust. En convoquant dans son speech la mémoire de Paul Julius Bénard, l’ancien fonctionnaire territorial donne la mesure de la campagne qui attend l’équipe Melchior. « Saint-Paul est une commune de longue tradition gaulliste. Cette fibre, elle vibre encore et elle doit être présente en mars 2014 », ajoute Cyrille Melchior.