On ne choisit pas sa famille… On se retrouve donc parfois sous le même toit que quelqu’un dont on se passerait bien. C’est le cas pour Yann V, 32 ans, et son tonton, Guy S. . Cela fait quelques mois que les désaccords entre les deux hommes s’enchainent. Yann V. vit dans la maison de sa grand-mère, décédée, pratiquement depuis la naissance ; son oncle a récemment décidé qu’il voulait lui aussi l’habiter. La tension est palpable. Le tonton aurait rappelé que son neveu « n’était pas héritier » et aurait vidé la maison de ses affaires.
Le 15 novembre dernier, une dispute éclate. L’oncle aurait accusé son neveu de ne faire « que de la merde ». Des coups de poing sont échangés et les deux hommes sont au sol. Le prévenu assure que son oncle l’avait étranglé puis tenu les parties génitales. Il l’aurait donc mordu à l’oreille, arrachant un morceau. « C’est lui qui a tiré, ça m’a affolé et j’ai tout de suite lâché », justifie Yann V. Malgré cette explication, le président du tribunal correctionnel devant lequel se trouve le prévenu ce mardi, constate : « Il faut y aller pour arracher un morceau d’oreille avec les dents, non ? ». Si le neveu dit avoir pensé être « en danger de mort », plusieurs membres de la famille, témoins de la scène, ont dit avoir clairement vu le jeune homme attaquer son oncle. Et les antécédents de violence, menaces de mort et transport d’armes sur son casier n’arrangent pas son cas.
Mais le client étant soupçonné de « violence suivie de mutilation ou infirmité permanente », l’avocate de la défense précise qu’il ne s’agit pas de mutilation : le morceau d’oreille a été recousu. « Et on ne peut pas parler d’infirmité permanente car il n’y a pas de surdité », ajoute-t-elle.
Il a été condamné à 10 mois de sursis avec deux ans de mise à l’épreuve et l’interdiction de rentrer en contact avec la victime. Il devra également l’indemniser à hauteur de 3000 euros.