A l’appel de l’association « Femmes Solid’Air », une quarantaine de personnes s’est réunie cet après-midi devant l’hôtel de ville de Saint-Louis pour rendre hommage aux trois personnes disparues hier dans des circonstances dramatiques.
Pour l’association présidée par Odette Poncet, c’était aussi l’occasion de faire passer un message militant auprès des autorités et des responsables politiques. « Il y a énormément de femmes à la Réunion qui sont en danger de mort », affirme la militante qui estime que les forces de l’ordre retranscrivent souvent mal les propos des femmes qui viennent déposer plaintes, quand déjà « ils acceptent de la recueillir ». Elles seraient 5000 à avoir porté plainte à la Réunion pour des violences conjugales selon les chiffres communiqués par la président de l’association.
Aujourd’hui Huguette Bello était une des rares à avoir répondu présent. Elle s’est brièvement adressée à ceux qui s’étaient rassemblés devant la mairie pour les encourager à soutenir la famille endeuillée. La député-maire de Saint-Paul refuse quant à elle de pointer du doigt les forces de l’ordre, policiers au gendarmes qui, de son point de vue, manquent de moyens pour travailler.
L’élue espère cependant que son projet de loi-cadre sera bientôt voté à l’assemblée nationale, un objectif qu’elle porte depuis 2007. Selon elle, il faut plus de moyens pour la prévention et la formation. « J’ai entendu parler des gendarmes. Il faut qu’il y ait aussi suffisamment de moyens. Il faut que nous ayons des magistrats et des juges spécialisés dans les violentes faites au femmes. (…) Maintenant que nous avons une ministre qui est chargée des droits des femmes et que nous avons 155 femmes à l’assemblée nationale, nous espérons que les choses vont avancer et que nous pourrons examiner ce texte », souligne la députée.
Aucune autre association n’avait répondu au rendez-vous lancé par « Femmes Solid’Air ». On sent d’ailleurs une sorte de concurrence entre ces associations, ou dans le meilleurs des cas, quelques désaccords bien marqués sur la façon d’appréhender la problématique des violences conjugales. Bref, des femmes « Solid’Air », certes, mais aussi un manque cruel de solidarité entre ces associations qui mènent pourtant le même combat…