Depuis 2009, Rieul a obtenu de la mairie qu’elle lui loue un terrain avec trois modulaires pour un loyer de 3 000 euros annuel. Durant quelque temps, l’employé municipal y a tenu un bar avant de progressivement y construire sa maison d’une surface totale de 128 m2.
La parcelle se situe en revanche en zone rouge voire en zone R1 là où le risque d’aléa inondation et/ou mouvement de terrain est très élevé. En 2014, sa tentative de régularisation ne peut être que refusée. « Je suis allé voir le maire qui m’avait dit qu’il allait régler ces petits problèmes administratifs », s’est hier défendu Rieul devant le tribunal correctionnel de St-Pierre. Au changement de municipalité, la nouvelle équipe lui aurait cependant demandé de partir.
« Pris en otage dans une querelle d’anciens maires »
« Les choses dites verbalement même couchées sur un bout de papier ne valent rien », a rappelé le vice-procureur qui a également soulevé que le fonctionnaire n’avait aucunement fait la demande de cumul d’activité strictement encadrée par la loi. » Vous allez protéger la vie de ce monsieur parce que cette habitation se situe en zone R1, la plus dangereuse », a exhorté le parquet qui a requis la démolition de la maison.
« On ne peut ignorer le poids d’un maire à St-Louis », « véritable pouvoir local à la parole d’évangile », a fait valoir son conseil. Ainsi son client « croyait légitimement pouvoir s’installer ».
Autre argument avancé: la problématique du logement à La Réunion. Pour sa défense, il a donc demandé à ne pas procéder à la démolition mais « de laisser la mairie se dépêtrer dans ce dossier » dans lequel Rieul « est pris en otage dans une querelle d’anciens maires ».
L’avocat n’a pas été entendu, l’employé communal pour ces faits de constructions non autorisées en infraction avec le PLU et le PPRN a été condamné à 8 000 euros d’amende dont 5 000 euros avec sursis. La démolition de l’habitation dans un délai de 6 mois sous peine d’astreinte de 150 euros par jour a également été ordonnée par le tribunal.