Non pas un, mais deux prédateurs, au même mode opératoire, qui officiaient au même endroit, à quasiment la même période. La coïncidence peut apparaître suspecte, mais est pour le coup totalement fortuite.
Joseph, 37 ans, et William, 30 ans, profitaient de l‘affluence le dimanche soir notamment aux concerts des rondavelles de St-Leu pour toucher et même pénétrer des femmes qui s’isolaient sur un parking pour uriner.
Joseph a été le premier à être arrêté par les gendarmes suite à une plainte déposée par l’une des victimes en avril dernier. Le trentenaire, tapi derrière un fourré, a attendu que la jeune femme soit accroupie et vulnérable pour introduire quatre doigts dans son vagin à deux reprises avant de prendre la fuite. Deux autres faits, également requalifiés en agression sexuelle, lui sont reprochés dans ce dossier. Placé sous surveillance, il a été interpellé en avril dernier.
Alors qu’il est placé en détention provisoire, les agressions sexuelles reprennent. Il s’agit de William, le jeune homme sévit au même endroit, en opérant de la même manière, vêtu d’une tenue de camouflage ou de noir. Lui est interpellé le 3 juin dernier alors qu’il est en position pour passer une nouvelle fois à l’acte.
Au total, plus d’une dizaine de femmes se sont fait agresser par ces deux hommes qui finalement ne se connaissent pas.
À 37 ans, Joseph au casier vierge, vit encore chez ses parents qui le décrivent comme un « gentil garçon « . L’expertise psychiatrique révèle en revanche, un Joseph « immature » à la « sexualité limitée » sans déceler de troubles psychologiques importants. Les faits ont été commis sous l’emprise de l’alcool, a-t-il tenté de se justifier.
William est qualifié de « pervers » et présente un risque de récidive important. « Je n’avais pas d’empathie avant pour ses personnes. J’ai pris conscience de la gravité et des conséquences. Si je recommence, je vais tout perdre », a avancé le jeune homme qui est suivi psychologiquement depuis un an et demi. William a déjà fait l’objet d’un rappel à la loi pour le même type de faits en 2012.
Les deux hommes ont été reconnus coupables des faits reprochés hier par le tribunal correctionnel de St-Pierre. Joseph a écopé de 18 mois de prison, dont 6 avec sursis, 2 ans de mise à l’épreuve, l’obligation de soins psychologiques et en addictologie ainsi qu’ à l’obligation de travailler ou de se former.
William a été condamné à 18 mois de prison et à un suivi socio-judiciaire de 3 ans avec injonction de soins. Tous deux ont l’interdiction de se rendre sur le front de mer de St-Leu et ont été inscrits au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles et violentes (Fijais). En cas de non-respect de ses obligations, William risque de repartir 8 mois derrière les barreaux. 3 000 euros de préjudice moral ont été prononcés en faveur des victimes qui se sont constituées parties civiles.