« Il s’agit d’un projet pilote qui présente un intérêt biologique, archéologique et scientifique. Il permettra notamment de promouvoir les sites de plongée », explique Vincent Mahamadaly, responsable des acquisitions de données.
Un suivi de l’épave
A l’origine, ce bateau avait été arraisonné pour pêche illicite dans les TAAF, en 1998, et ramené à La Réunion. Le navire menaçant de couler dans le Port de la Pointe des Galets, le CRESSM avait demandé aux services de l’Etat de le faire sombrer dans une zone accessible aux plongeurs. « Cela a été accordé, en échange d’un suivi », indique le scaphandrier. L’Antonio Lorenzo, dépollué, repose ainsi depuis 1999 à la Pointe des Châteaux de Saint-Leu, à 38 mètres de profondeur.
C’est dans le cadre de ce suivi qu’intervient la modélisation 3D. « Elle permettra à la commission biologie d’avoir des outils visuels pour le positionnement des stations de comptage des poissons, mais aussi à la commission archéologie d’avoir des mesures de l’épave ».
Une procédure spécifique
Une première plongée « test » avait été effectuée à la mi-octobre sur ce récif artificiel, suivie d’une session de photographies le 5 novembre dernier. Lors de ces opérations, une équipe de photographes bénévoles capturent des images selon un protocole de prise de vue bien défini. « Des marquages sont placés dans l’eau, ils doivent s’y positionner et shooter. Toutes ces images servent ensuite à réaliser la modélisation 3D », précise celui qui est aussi pilote de drone. C’est ce qu’on appelle la photogrammétrie.
Au total, une vingtaine de personnes étaient mobilisés sur la session de dimanche, comptant l’équipe d’installation, les six photographes et les plongeurs accompagnants ces derniers, par mesure de sécurité.
La modélisation est actuellement en cours de finalisation. Elle devrait être achevée en début de semaine prochaine. Si le projet s’avère concluant, il sera sûrement étendu à d’autres sites.
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Un exemple de modélisation 3D par photogrammétrie :