La municipalité de Saint-Denis a décidé de déployer plus de 100 agents dans le cadre d’une opération de lutte contre la dengue. C’est la première fois qu’une mobilisation de cette envergure a lieu à La Réunion.
Les quartiers de Saint-Denis seront visités tour à tour du 5 au 8 juillet pour le retrait de dépôts sauvages et de véhicules hors d’usage, des lieux où les moustiques prolifèrent. Les agents se déplaceront chaque jour sur un secteur différent. La CINOR met à disposition un camion pour l’enlèvement des déchets végétaux, des encombrants. Parmi les associations sensibilisées à ce travail, l’ADRIE installera un atelier de recyclage dans le quartier concerné chaque jour.
La mairie de Saint-Denis déploie les moyens de lutte contre la dengue sur les quartiers cartographiés via le tableau de l’Agence régionale de Santé qui liste les gites larvaires de l’ARS. L’opération démarre aujourd’hui sur la zone Bretagne/Moufia avant de se rendre vers les secteurs Chaudron/Ste-Clotilde/Butor demain. Rendez-vous mercredi à Vauban/Camélias/La Source et enfin à la Montagne, jeudi.
La municipalité souhaite entreprendre dès l’hiver ces chantiers, mais aussi sensibiliser le public avant l’arrivée de la saison des pluies.
Ericka Bareigts, maire de Saint-Denis, explique les raisons de cette mobilisation d’envergure : « Nous n’avons pas le taux de dengue le plus élevé mais Saint-Denis compte 18% des cas de l’île. Cela ne nous satisfait pas. Il faut agir maintenant. » L’édile justifie aussi le déploiement de moyens par la ville via un parallèle sur la covid : « Ce n’est pas une pandémie, il faut se débrouiller seul ! Il faut trouver une méthode réunionnaise à l’image du covid en août dernier. On ne peut pas attendre une politique venue de l’Hexagone. »
Mais Ericka Bareigts souhaite sensibiliser les Réunionnais : « Il s’agit aussi de se demander ce qu’on peut faire ensemble et pas non plus tout attendre de la mairie. »
Elle détaille ensuite l’ampleur de l’opération : « Nous allons nettoyer espaces publics des bailleurs sociaux et privés des personnes âgées. Nous allons mettre en demeure les friches, nous sommes dans cette procédure qui va durer 30 jours. Si le propriétaire ne remet pas son terrain en état, ne croyez pas que la ville va faire gratuitement ces opérations ».
La maire de Saint-Denis a conclu en faisant passer un message à l’ARS et à la Préfecture : « Les autorités sanitaires seraient bien inspirées de s’adapter à leur environnement et d’être à l’écoute des élus que nous sommes. Leurs méthodes ne sont pas adaptées. C’est un message sympathique que j’adresse à l’ARS. Faire la même chose depuis des années, au vu de la hausse des cas, ce n’est pas la bonne méthode. Leurs protocoles ne sont pas adaptés à La Réunion !«