Hier, René-Paul Victoria a réussi le tour de force de rassembler très largement la majorité des listes dionysiennes sur sa candidature pour le second tour. Tous, à l’exception de Joseph Grondin (FN) et Alexandre Laï Kane Cheong (L’Autre Choix), ont joué la carte de l’union derrière le candidat de la droite. C’est la seule ville de la Réunion où les ralliements, parfois curieux, pour ce second tour ont été si nombreux.
Mais entre ces ralliements de second tour, opérés entre dimanche et mardi, et la campagne menée pendant le premier tour des municipales, il existe un fossé. Pour preuves, les convictions affichées dans les professions de foi et les raisons invoquées pour rejoindre René-Paul Victoria et Nassimah Dindar (voir ici : [Large ralliement autour de Victoria pour contrer Annette]url:http://www.zinfos974.com/Large-ralliement-autour-de-Victoria-pour-contrer-Annette_a69763.html ) pour ce second tour. Petite piqûre de rappel pour ces candidats mis face à leurs contradictions.
Les Dionysiens ont reçu, la semaine précédent le premier tour des municipales, l’ensemble des professions de foi des candidats dans leurs boîtes aux lettres. Les candidats unis derrière Victoria et Dindar n’avaient pas du tout la même vision politique et fustigeaient même l’ancienne gestion communale par le candidat de la droite. Cette même critique a été adressée à Gilbert Annette, le maire sortant de Saint-Denis, mais les ralliements pour le second tour se sont tous fait sous la bannière de la droite.
Annette et Victoria dans « l’antichambre du passé »
Parmi le florilège des meilleures phrases, il y a : »De tout côté me parviennent les échos d’un désir de changement à Saint-Denis. Les Dionysiens sont indignés par les retournements de veste de dernière minute de certains élu(es) peu scrupuleux(ses) des valeurs humaines et républicaines. A croire que le sens de l’honneur a déserté leur idéal politique puisque les trahisons peuplent leur sinueux parcours. Voulez-vous être trompés une fois de plus ? La droite nous a déçus, la gauche continue à nous mentir ! (…). Croyez vous vraiment que ces élus de gauche et de droite, qui réclament votre choix encore une fois de plus, méritent a nouveau votre confiance ?« , s’interroge la candidate de Saint-Denis d’Abord, Margarette Robert-Mucy. Cette dernière ira jusqu’à soutenir qu’Annette et Victoria sont dans « l’antichambre du passé« . Ce n’est plus le cas pour le second depuis hier.
Autre candidat et autre ralliement à René-Paul Victoria, Jean Poleya. « A ce jour en 2014, je n’ai trouvé AUCUN représentant politique, DIGNE de la population dionysienne (…). Je ne vois que des élus multifonctions qui ne se soucient que de leurs intérêts personnels« , peut-on lire dans sa profession de foi. « Je dis stop au combat droite/gauche, stop aux promesses, stop au chantage« , ajoute-t-il.
Soutien surprise de dernière minute, Ismaël Aboudou y va lui aussi de sa petite formule. « L’action municipale que je veux mener avec mon équipe, fera preuve de transparence, de collaboration, d’esprit citoyen et d’ouverture. Nous souhaitons pour Saint-Denis une nouvelle façon de conduire les affaires de la Ville, plus d’honnêteté, de transparence, sans clientélisme, ni luttes de clans« , précise-t-il dans sa profession de foi.
« Après la mandature de Legros, aucun maire ne s’est préoccupé des vraies attentes des Dionysiens »
Gino Ponin-Ballom, encore adjoint à la mairie PS de Saint-Denis, n’y va pas par quatre chemins. « Je sais comme vous, qu’après la mandature de Monsieur Auguste Legros, aucun maire ne s’est réellement préoccupé des vraies attentes des Dionysiens« , explique-t-il. Dans ce lot de maires désintéressés de la population on retrouve bien évidement René-Paul Victoria et Gilbert Annette. Cela ne l’empêchera de travailler pendant 12 ans, successivement, à leurs côtés.
Enfin, Nadia Ramassamy n’a pas attaqué frontalement les deux poids lourds dionysiens dans sa profession de foi. Tout juste pouvait-on lire sa détermination à rester indépendante : « Nadia Ramassamy, une femme de confiance avec de nouvelles valeurs, libre de tout parti politique« . La donne a visiblement changé.
Il faut savoir que la profession de foi est très importante pour les électeurs. Comme le rappelait une étude menée par l’institut de sondage CSA, neuf français sur dix s’intéressent à ces documents et deux électeurs sur trois les jugent « utile » dans leur choix le jour de l’élection.