Des objets lontan et de délicieux plats créoles ont attiré une petite foule au sein de la médiathèque François Mitterrand à Saint-Denis ce mardi après-midi. C’est à l’occasion de la Semaine créole fêtée du 21 au 25 octobre que l’association Tiap Tiap a exposé d’étranges objets et préparé une savoureuse dégustation.
« Le but est de défendre la culture réunionnaise, affirme Francis Abouquir, président de l’association, nous encourageons les échanges culinaires mais aussi le respect des symboles ». Selon lui, les enfants mais également les adultes ont perdu les traditions de l’île. « La plupart des enfants ne connaissent pas toutes ces choses et nous, ça nous laisse perplexe de voir ça ».
Accompagné de son équipe, il a réuni quelques familles qui profitaient de la médiathèque en ce jour de vacances scolaires pour leur décrire ses trésors. Des outils de mesure du rhum vieux de 50 ans « pour éviter de toujours vendre au litre comme on le fait aujourd’hui », précise-t-il, un pied de café, un brosse-coco qui servait à vernir les sols des maisons d’une couleur rougeâtre, une vouve pour la pêche aux bichiques, un instrument de musique appelé le « bob », un « car courant d’air » remplacé aujourd’hui par des bus fermés, ainsi qu’un pied de chandelle étaient parmi les objets lontan exposés.
« Auparavant, lorsque l’on achetait un terrain, on négociait le prix, puis chacun lançait des galets pour déterminer les limites du terrain. Il fallait choisir quelqu’un de costaud pour lancer pour soi, pour avoir le plus de terrain possible. C’est à la place des galets que l’on plantait ensuite des pieds de chandelle et c’est pour ça que l’on en voit beaucoup dans les hauts », raconte Francis Abouquir.
Des histoires fascinantes mais aussi des odeurs à donner l’eau à la bouche. Autour du thème des racines, les membres de l’association ont déposé un assortiment de plats à base de patates, manioc, coco, pistaches… ainsi que des citronnades et sirops la cuite (de canne) et tamarins.
L’association Tiap Tiap continue ses actions au long de l’année sur toute l’île afin de sensibiliser les Réunionnais sur la richesse de leur propre culture. Francis Abouquir insiste: « Il ne faut surtout pas perdre notre héritage ».