Le 8 octobre 2020, Patrick* remontait l’escalier du parking menant à son immeuble. Il se trouvait entre sa compagne et sa mère. Soudain, son rival, Max F., 36 ans, était apparu assis sur un muret au niveau des boites aux lettres. Leurs regards s’étaient croisés avant que la situation ne devienne explosive.
« D’habitude, je vois ça dans les films, mais là, c’était moi », détaille Patrick en s’adressant aux magistrats de la cour d’appel lors de l’audience au cours de laquelle Max F. est rejugé à la demande du parquet général. Les deux hommes ont plusieurs différends à leur actif dont le fameux coup de poing de juillet 2020. « Il fume des joints dans l’escalier. Il ne fait rien. Entre nous, c’était sans arrêt des mauvais regards, des désaccords », poursuit Patrick.
Le jour des faits et alors qu’il passait près de lui, Patrick prend un coup de couteau dans la cuisse, puis un autre en pleine tête. Aidé par un témoin, il avait fait volte-face et avait repris l’escalier en sens inverse. Mais cette fois-ci, à cloche-pied. Max F. l’avait alors frappé une fois de plus dans le dos. Son pronostic vital avait été engagé. Les pompiers avaient mis 1h20 avant d’arriver sur les lieux et Patrick doit la vie à ceux qui se trouvaient aux alentours et qui l’ont pris en charge en lui faisant, notamment, un point de compression et un garrot. 60 jours d’interruption temporaire de travail lui avaient été prescrits. Le parquet de Saint-Denis avait ouvert une information judiciaire pour tentative de meurtre avant que les parties ne s’accordent sur une correctionnalisation de l’affaire.
24 condamnations pour des faits de violences et de vols
Jugé en septembre 2022 par le tribunal correctionnel de Saint-Denis, Max F. avait écopé de 6 ans de prison ferme alors que 8 avaient été proposés au tribunal par le parquet. Face au profil du prévenu et un casier judiciaire qui parle de lui-même, le procureur de la République avait fait appel. En 2015 et 2019, Max F. a été incarcéré pendant 4 ans pour des faits de violences, rajoutant une mention à son historique judiciaire qui en comporte 24. Au cours de sa détention, de nombreux incidents lui ont valu de se faire défavorablement remarquer pour des menaces ou des insultes envers le personnel pénitentiaire.
Devant la cour, Max F. a déclaré avoir vu un couteau entre les mains de la victime, raison pour laquelle il avait voulu se défendre avec celui à cran d’arrêt qui se trouvait par le plus grand des hasards au fond de sa poche : « C’était lui ou moi », prétend le prévenu.
« Vous n’acceptez pas la hiérarchie, l’autorité », tance Nathalie Le Clerch’ avant de proposer à la cour d’appel de prononcer une peine de 8 ans d’emprisonnement, le double de la peine infligée lors de sa précédente condamnation et pour laquelle il se trouvait toujours sous le coup d’un sursis probatoire au moment des faits reprochés.
La cour, dans son délibéré rendu ce jeudi, a confirmé le premier jugement. Max F. est condamné à 6 ans de prison.
*Prénom d’emprunt