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St-Denis: Balancée depuis une prison mauricienne, elle écope de 5 ans ferme

C’est une histoire peu commune, voire déroutante qui a été jugée dans le cadre de la comparution immédiate ce vendredi à Saint-Denis. Assez rarissimes pour les signaler, les faits remontent au 10 juin 2018 et trouvent leur épilogue à l’Île Maurice. En effet, cette affaire avait fait grand bruit à cette époque chez nos voisins […]

Ecrit par zinfos974 – le samedi 12 octobre 2019 à 07H45
C’est une histoire peu commune, voire déroutante qui a été jugée dans le cadre de la comparution immédiate ce vendredi à Saint-Denis. Assez rarissimes pour les signaler, les faits remontent au 10 juin 2018 et trouvent leur épilogue à l’Île Maurice. En effet, cette affaire avait fait grand bruit à cette époque chez nos voisins mauriciens puisqu’un Réunionnais avait été intercepté à l’aéroport de Maurice avec 2,6 kg de cocaïne. Testée pure à 83%, elle pouvait être coupée deux fois au moins. 

Quel rapport avec notre affaire me direz-vous ? C’est simple, la pauvre mule interpellée à Maurice a écrit aux autorités françaises pour dénoncer la femme qui lui avait commandé le transport. Il explique qu’on lui avait dit qu’il s’agissait de transporter des bijoux et de l’or dans une pochette d’ordinateur. Se sentant trahi, il a décidé d’envoyer une lettre expliquant comment il a été abusé. Dans l’attente de son jugement à Maurice, il encourt une peine de 30 ans de prison. 

Il se fait arrêter et balance celle qui lui a menti, selon lui

Voila donc comment Asfati S., 35 ans et maman de 2 enfants, dénoncée, se retrouve à la barre du tribunal de Champ Fleuri. De son côté, elle explique qu’une personne de Mayotte lui a demandé de récupérer un colis avec des bijoux et de l’or. En échange d’une somme d’argent, voyage compris, il faut déposer ce colis à l’Île Maurice au cours d’un séjour. Elle récupère le colis et propose alors à son voisin, avec qui elle passe beaucoup de temps, de partir pour déposer la sacoche. Il accepte, part le 10 juin 2018, se fait arrêter et balance celle qui lui a menti, selon lui. 

Ce sont les fadettes (factures détaillées mensuelles des communications téléphoniques) qui ont permis de faire le lien entre les deux protagonistes de l’affaire. L’enquête montre ensuite qu’Asfati S. a fait faire des virements 2000 et 3000 € vers la métropole, à Roubaix, à 2 personnes, qui ont aussitôt reviré ces sommes vers 2 destinataires au Surinam. Si elle reconnait ces faits, en revanche, elle soutient qu’elle ne savait pas ce que contenait réellement la sacoche. Selon elle, il y avait de l’or et des bijoux. Elle avoue également avoir reçu des appels téléphoniques de son ami, en prison à Maurice, disant « tu m’as trahi« . 

À Maurice, à 202€ le gramme, la valeur marchande est de 1 054 000€

Les perquisitions au domicile de la prévenue ont permis de retrouver une somme de 8000$ en espèce. Elle justifie la moitié de la somme comme étant ses économies, l’autre moitié appartenant à sa soeur. La procureure, qui peine à se laisser convaincre, explique : « Ses déclarations varient en permanence. C’est un membre actif d’un trafic de stupéfiants. Un trafic qui représente une somme de 626 400€ de marchandise à la Réunion. À Maurice, à 202€ le gramme, la valeur marchande est de 1 054 000€ ». Elle requiert 7 ans de prison avec un mandat de dépôt.

« On appelle ça une nourrice, pour autant, l’import et l’export n’est pas avéré. Il y a un an et demi que cela s’est passé, il est difficile d’établir la vérité après tout ce temps. Si il n’y a pas de lettre de la mule, il n’y a pas de dossier », plaide l’avocat de la défense. « Les gens qui sont dans le dossier, ils se sont organisés, vous ne les retrouverez pas. Elle, elle n’a pas changé de numéro ».

Le président, s’il ne retient pas les chefs d’accusations d’offre et de cession de stupéfiants, retient l’import, l’export, l’acquisition et le transport. Et prononce une peine de 5 ans de prison avec mandat de dépôt. 

 

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