[Les échauffourées survenues dans la cité Labourdonnais à Saint-Benoît ]url:https://www.zinfos974.com/Affrontement-a-St-Benoit-Un-individu-de-19-ans-interpelle_a175108.html ont été largement commentées sur les réseaux sociaux. Le maire, Patrice Selly, s’était même adressé à la population dans une vidéo visionnée près de 74 000 fois sur Facebook. Le premier édile s’adressait à la justice lui demandant d’être aux côtés des habitants de Saint-Benoît « pour empêcher les nuisances causées par une minorité de jeunes« . Patrice Selly déplorait, dans son discours, « le manque de moyens, d’interpellations et de condamnations« . Seulement, les gendarmes n’avaient pas attendu cette vidéo pour interpeller un suspect.
Il fait semblant d’être ivre
Cette nuit du 3 novembre, vers 23 heures, une bande de jeunes armés de sabres venant de la cité de Bras-Fusil vont à la rencontre de leurs rivaux de la cité Labourdonnais. Les gendarmes patrouillent dans le secteur et aperçoivent un groupe de 5 à 6 personnes. Tous déguerpissent, à l’exception d’un seul, défavorablement connu des services de justice et au physique reconnaissable, qui ira jusqu’à lancer des galets en direction de deux gendarmes sans les atteindre.
Lors de son procès en comparution immédiate de ce vendredi 5 novembre, le jeune homme né en 2002 est incapable d’apporter une explication cohérente à son geste. Reconnaissant timidement avoir lancé un galet en direction des gendarmes, il se défend en expliquant ne les avoir pas reconnus. D’ailleurs, avant même son procès, il semblait peu enclin à assumer son geste. Lors de son interpellation, il simule une ivresse. Après avoir soufflé dans l’éthylotest, son taux d’alcool est de 0 gramme par litre de sang. Il reconnaît être un consommateur de zamal et avoir fumé de la chimique le soir des faits.
Déjà condamné pour des violences sur les gendarmes
Devant le tribunal correctionnel, son passé judiciaire est évoqué. Avec une mention à son casier, le prévenu a déjà agressé au tournevis des représentants des forces de l’ordre, en 2020. Le tribunal l’interroge et cherche à comprendre pourquoi il recommence. Là encore, sa réponse est laconique. « Moi-même, je ne l’explique pas« , lâche-t-il, à la barre.
Pour le parquet, la culpabilité du prévenu ne fait guère de doute puisque les faits sont caractérisés et le prévenu est identifié facilement par sa « coiffure atypique ». “ll attend encore qu’on lui apporte du travail par rapport à l’obligation de travail de son sursis probatoire de 10 mois. Mais il ne l’a pas honoré« , indique Fanny Gauvin, la procureure, qui estime “qu’une ligne rouge a été franchie.” Six mois de prison sont requis avec mandat de dépôt ainsi que la révocation à hauteur de quatre mois de son sursis probatoire.
En défense, Me Beaumont ne veut pas que son client ait le rôle de meneur. « Il est présenté comme le meneur mais il fait remettre les choses à leur place, il n’est là que pour un seul fait dont il va répondre« , souligne la robe noire. Le conseil considère la peine requise comme inadaptée au profil du prévenu et précise également que “son client s’investit dans ce qu’on lui propose”, à savoir une formation au RSMA.
Des arguments qui n’ont pas été suivis par les juges. Le prévenu est parti directement à Domenjod, menottes aux poignets, à l’issue de l’audience. Il a été condamné à six mois de prison. Son sursis probatoire a été révoqué à hauteur de quatre mois.