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St-Benoît: Deux agents demandent au maire Patrice Selly « de passer des mots aux actes »

S'estimant être victimes d'une cabale de la part du maire de Saint-Benoit Patrice Selly après leur soutien à Valérie Gangnant-Payet lors des dernières municipales, deux agents de la municipalité, Patrick Gerbith et Hervé Arzal, regrettent le manque de soutien de la collectivité après des menaces reçues dans le cadre de leurs fonctions. Ils demandent à la nouvelle équipe en place de "passer des mots aux actes", en leur accordant une protection fonctionnelle, au même titre que Patrice Selly et une de ses adjointes.

Ecrit par zinfos974 – le vendredi 06 novembre 2020 à 07H53

Ce lundi, une fleuriste bien connue à St-Benoit a été condamnée à quatre mois de prison avec sursis et à 1 500 euros d’amende après s’en être pris avec virulence en octobre 2018 à Hervé Arzal et à deux agents du service économie de la mairie de Saint-Benoit.  « Nous étions partis placer les forains peu avant la fête de la Toussaint sur la place du cimetière de la ville. Une fleuriste nous a vivement interpellé en demandant à ce que d’autres fleuristes ne viennent pas s’installer à coté de son stand », explique Hervé Arzal.

Un rapport a été fait dans la foulée par les deux hommes et transmis auprès des services de la mairie. Le 30 octobre 2018, la fleuriste, mécontente d’avoir perdu de la clientèle en raison de la proximité d’autres fleuristes, vient se plaindre au service économie de la mairie. « Nous lui avons dit qu’il n’était plus possible de modifier le format à quelques jours du week-end de la Toussaint. Elle est alors entrée dans une colère noire et a commencé à agripper le directeur du service par sa chemise avant de s’en prendre à son assistante, qui sera blessée dans cette pagaille. J’ai moi-même été étranglé par cette personne. Il y a eu pour 4.500 à 5.000 euros de dégâts matériels », poursuit M.Arzal.

La mairie absente lors de l’audience

Suite à cette agression, une plainte avait été déposée à la gendarmerie par les trois agents dont M.Arzal, ces derniers bénéficiant au préalable du soutien de la municipalité d’alors, qui leur avait accordé une protection fonctionnelle.

Mais après plusieurs reports suite à la grève des avocats ou encore à la crise sanitaire, le jugement avait enfin eu lieu ce lundi 2 novembre 2020 au tribunal correctionnel de Saint-Denis. Une audience marquée par l’absence des représentants de la collectivité, qui assure ne pas avoir été mis au courant de la tenue de cette audience, alors qu’elle s’était portée partie civile initialement. De ce fait, la mairie devra tirer un trait pour le moment sur les 5 000 euros de dégâts matériels commis par la fleuriste en 2018. Un mauvais signal envoyé alors que les finances de la commune sont au plus mal avec plus de 19 millions d’euros de déficit.

« Le maire Patrice Selly l’a rappelé lors du début de sa mandature, que la mairie ne serait plus une zone de non-droit. En toute transparence, nous n’étions pas informés du passage de cette affaire au tribunal en début de semaine », clame-t-on du côté de la mairie, qui assure que des discussions sont en cours avec les services pour savoir pourquoi une information d’une telle importance ne lui soit pas parvenue.

Une défense qui ne tient pas pour Hervé Arzal et Patrick Gerbith puisque le nouveau maire de St-Benoît, Patrice Selly, « était à l’origine l’avocat de la fleuriste », avant de se retirer de cette affaire.

Les deux agents regrettent que la nouvelle équipe en place se soit empressée de régulariser la situation de la fleuriste avant de prendre en compte leurs demandes répétées de protection fonctionnelle suite à de nouvelles menaces reçues par un agent de la collectivité travaillant au service environnement.

En effet, peu avant le jugement de lundi, la fleuriste avait bénéficié d’une régularisation de son AOT (autorisation d’occupation temporaire), au même titre que de nombreux commerçants. « La fleuriste condamnée faisait partie d’un certain nombre de personnes que l’on avait régularisé concernant les AOT, un mois après l’arrivée de la nouvelle équipe à la mairie. Le jugement, lui, n’a été rendu que début novembre: on ne peut pas avant le jugement empêcher une commerçante de travailler. Aujourd’hui, elle est condamné à du sursis et à une amende. Si elle est amenée à réitérer ses menaces envers les agents, elle saura ce qui l’attend », tempère-t-on du côté de la mairie.

Sur les nouvelles menaces reçues en août dernier par Patrick Gerbith et Hervé Arzal par un agent du service environnement, une plainte a été déposée à la gendarmerie de Saint-Benoît. L’auteur de ces menaces reproche aux deux agents du service économie de ne pas avoir accordé une AOT à une de ses connaissances. Le problème, c’est que cette dernière sous-louait les locaux du Ludoparc appartenant à la commune au vrai détenteur de l’AOT, « ce qui est interdit » rappellent les deux agents. « Là, encore une fois, on s’attendait à ce que la ville nous reçoive en tant que victime et non pas agresseur…Comment reprendre mon service sachant que je vais recroiser cette personne qui m’a personnellement menacé de mort ? », s’inquiète Patrick Gerbith, toujours en arrêt maladie.

Il appelle Patrice Selly « à passer des mots aux actes », ayant lui-même été la cible de menaces physiques et verbales. « Le maire a récemment été la cible de menaces de mort et cela ne lui a pris que quelques semaines pour que la personne qui l’avait menacé se retrouve devant le tribunal », rappelle le responsable du service économie, qui demande au même titre que l’édile bénédictin ainsi que pour une de ses adjointes, une protection fonctionnelle. Un mail a même été envoyé dans ce sens le 10 août dernier au maire et à ses services, suivi de la plainte déposée à la gendarmerie.
 

[Menaces contre Patrice Selly et des agents de St-Benoit: L’ancien employé communal condamné]urlblank:https://www.zinfos974.com/Menaces-contre-Patrice-Selly-et-des-agents-de-St-Benoit-L-ancien-employe-communal-condamne_a158286.html

Mais la réponse de la mairie se fait toujours attendre, au grand désarroi des deux agents victimes de ces menaces. En effet, la collectivité dit attendre les suites judiciaires de cette nouvelle affaire avant d’enclencher  la procédure d’attribution de protection fonctionnelle. « En tout cas le maire l’a dit et répété depuis sa prise de fonction, il sera aux côtés des agents communaux s’ils sont menacés dans l’exercice de leurs fonctions », conclut-on du côté de la mairie.

Après avoir promis[ de mettre fin « au règne de la terreur » à la mairie de Saint-Benoît]urlblank:https://www.zinfos974.com/Apres-des-menaces-recues-par-des-agents-et-des-adjoints-Une-plainte-deposee-par-la-mairie-de-St-Benoit_a158106.html , la majorité municipale ayant même voté une motion en ce sens en juillet dernier à la suite de violences commises à l’encontre d’agents communaux et d’élus, le maire et son équipe auront encore beaucoup de travail devant eux pour faire cesser ces actes d’intimidation devenus malheureusement courants aussi bien à Saint-Benoît que dans de nombreuses communes de l’île…

 

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